Altération des toponymes en Oisans

ALTÉRATION DES TOPONYMES EN OISANS
Source : Gallica
Publié le : 15 avril 1941, dans la revue « Cyclo magazine »

Autres article sur les toponyme de l’Oisans : 
Noms de lieux, quelle pagaille : Allemont, Allemond, Auris, Besse.

Ceux de L’Oisans

Nous croyons intéresser nos lecteurs, pour la plupart grands admirateurs de l’Oisans, en leur donnant connaissance de cette petite étude sur l’étymologie des noms de lieux qui leur sont familiers.
Dans l’Oisans comme partout ailleurs, les noms de lieux ont subi des altérations orthographiques qui ne permettent plus de reconnaître leur véritable origine. On écrit Lautaret au lieu de l’Autaret et la Meije au lieu de la Meidje (média en patois du pays, c’est-à-dire aiguille du midi). On dit le plateau d’Emparis, au lieu de plateau de Paris, parce que les gens du pays disent : nous allons en Paris, substituant la préposition en à la préposition à Mont de Lans au lieu de Mont de Lent, le mot Lent signifie forêt ; donc, mont de la forêt, Besse au lieu de Bès, nom sous lequel on désigne le Bouleau. De même Clavans vient du mot Claou, c’est-à-dire clé : passage qui donne accès aux mines de Brandes, Mizoën signifie à mi-chemin de la montagne à la plaine sur l’ancienne voie romaine. Freney au lieu de Frênaie, pays des frênes. Auris, lieu où se trouvent des mines aurifères. La Garde, habitation du gardien. Huez s’appelait Uès, en supprimant la finale latine. Oz, pas plus que Mizoën ni que Huez, n’est d’origine Sarrazine ; il tire son nom du Seigneur Ozon. Vaujany tire son nom de la famille des De Vaujany. Allemont, allemonte, qu’il y a lieu de monter. Villard-Reculas, village qu’on dut reculer pour se mettre à l’abri de l’avalanche. La Confession, passage très dangereux, surtout en hiver. Oisans découle de Ucenis — dont on fit Uissens — Oisans. Les Sables, région couverte de sable après l’écoulement du lac St-Laurent. Cuculet tire son nom du chant de la Caille, abondante en automne dans les champs de pommes de terre. Chambon, bon champ, Romanchamp, terres envahies par la Romanche. Romanche, dont la vallée était suivie par la voie romaine. Infernet, gorges maudites, infernales. Gorges de Malleval, de la mauvaise vallée. Glacier du Sabbat, et non du Sablat, parce que les torrents y font grand bruit. Chazelets signifie Chazals, maisons en ruines. Ventelon, vent toute l’année. Ailefroide, côté privé de soleil. La Môntosa, monte au ciel. Tour du roi ladre, du roi voleur. Beaucoup d’endroits portent le nom des anciens propriétaires : Pré Richard, Bois Bertrand, les Ribots, Pré Mingean, etc.

Autrefois les villages étaient isolés, les gens se fréquentaient peu. Un grand nombre de mots différaient d’une paroisse à l’autre. Un petit bidon à lait s’appelait ici bédon ; ailleurs, cartina, pilota, gourlin ; à Villard-Reculas, c’est un douère, mot importé d’Algérie par un ancien zouave des armées d’Afrique.
Nous donnerons prochainement une liste concernant plus particulièrement la signification étymologique des noms de villages provençaux.
G. D.

If you have found a spelling error, please, notify us by selecting that text and tap on selected text.

Print Friendly, PDF & Email
Ce contenu a été publié dans ARCHIVES, HISTOIRE, PRESSE, ROUTE, VILLAGE, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.