Appel à témoins : cérémonie funéraire

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NOUS RECHERCHONS DES TÉMOIGNAGES CONCERNANT UNE CÉRÉMONIE FUNÉRAIRE PEUT-ÊTRE PRATIQUÉE AUTREFOIS EN OISANS.

Il y a quelques jours, j’ai reçu une demande d’information d’une étudiante concernant la mise en scène d’un objet particulier lors d’une cérémonie funéraire. (En illustration, cliquez sur l’image pour l’agrandir.)
En fin d’article, vous trouverez quelques éléments découverts à la consultation de livres et archives que je possède.
Un faisceau d’indices me laisse supposer que si cette cérémonie a été perpétuée en Oisans, il est fort probable qu’un grand nombre de témoins garde encore en mémoire le souvenir et les images très précises de cet objet et de cette cérémonie très particulière.
Ces traditions séculaires ont presque toutes disparues de nos villages. Votre témoignage est donc important, car il peut aider Amandine dans la poursuite de son travail de recherche.
Merci de nous contacter par formulaire ou par courriel. Merci de faire connaître cet article autour de vous afin de toucher un maximum de personnes.
Nous ferons suivre à Amandine toutes les informations et demandes de contacts que vous nous ferez parvenir.

Actuellement étudiante en Master II à la faculté d’Histoire de l’Art sous la direction de Mme Marianne Clerc, j’étudie, dans le cadre de mon mémoire, du mobilier d’église XVIIe-XIXe siècle retrouvé dans une ancienne cure de la région grenobloise (pour des raisons de sécurité, je ne peux communiquer l’adresse exacte). Parmi ces objets figure un petit meuble que l’on appelle de façon générale « un catafalque ». Lors de cérémonies funéraires, il était recouvert d’un drap et placé dans la nef de l’église pour simuler la présence d’un cercueil. Un exemplaire assez travaillé (peinture de crâne et larmes) est actuellement conservé dans l’église Saint François de Sales de Montcarra et a été prêté au Musée Dauphinois dans le cadre de son exposition « Confidence d’outre-tombe ». L’usage de ce meuble n’est pas exclusivement dauphinois ; les Bretons en possèdent plusieurs exemplaires. J’aimerai, via cette annonce, recueillir des témoignages et des connaissances sur l’utilisation de cet objet dans la région de l’Oisans puisqu’il semblerait que la pratique de l’exposition du catafalque diffère selon les localités du Dauphiné.

Les questions posées sont donc les suivantes :
Des meubles de ce type sont-ils encore conservés en Oisans ?
Si oui, connaissez-vous les conditions d’utilisation de cet objet ?
Le catafalque était-il rangé après utilisation dans l’église même ? Devait-il être sorti du sanctuaire ?
À quelle(s) occasion(s), était-il utilisé (Toussaint, Pâques, enterrement, etc.) ?
Était-il recouvert d’un drap ?
Servait-il de support au cercueil ou était-il présenté comme une simple simulation de cercueil ?

En vous remerciant par avance de l’attention portée à ce massage, bien cordialement

Amandine

Voici deux éléments tirés d’ouvrages faisant référence à cet objet.
Les sources sont indiquées en fin de descriptif.

Aucune information dans l’Oisans qui se limite au frontière actuelle du canton et ses 20 communes.

Si l’on considère l’Oisans par ses frontières historiques*, j’ai trouvé ce témoignage assez complet d’une scène qui se déroule dans le village de Villar-d’Arène:

« Et c’est en revenant de notre cueillette, chargés de fleurs, que nous avons vu, au loin, heureusement, une dizaine de femmes congréganistes, toutes plus ou moins célibataires, qui se dirigeaient vers Notre-Dame-de-Grâce et y accomplissaient la neuvaine des morts, rite célébré par une procession après que le défunt soit mis en terre. Tout au long de ce parcours, elles récitaient le chapelet et s’arrêtaient à différents endroits, la Chapelotte, Notre-Dame-de-Grâce, la chapelle du Pied-du-Col, la chapelle Saint-Antoine, en adressant en ces lieux une supplique. En fin de procession, les congréganistes se rendaient dans le foyer du disparu, elles disaient une dernière prière suivie d’un rosaire et la maîtresse de maison, en remerciement, leur offrait café, tisane, thé, biscuits et leur remettait une petite obole à chacune.
« Quarante jours plus tard (la quarantaine), peu commémorée chez nous, et à la date anniversaire (un an après), l’on demandait au curé de célébrer une messe en mémoire du défunt. Lors de ces offices, les trois autels – le maître-autel, l’autel de Saint-Joseph à droite et l’autel de la Sainte-Vierge à gauche – recevaient une étoffe noire ainsi que le catafalque, placé dans l’allée centrale, une sorte de grand banc de hauteur d’homme, où on fixait la croix dans un orifice prévu à cet effet. Des cierges, dont deux apportés par la famille illuminaient le pied du catafalque. Le bénitier (lou pérore), posé sur un tabouret, attendait la venue des fidèles qui béniraient, en entrant dans l’église, le catafalque, symbole mortuaire.

(Le banc me fait penser à la structure visible sur la photo, peut être que la croix au sol pouvait s’y loger sur le petit côté du meuble ?)
Extrait du livre : Regard d’enfant sur Villar-d’Arène autrefois, écrit par M. Maurice Mathonet – Mme Marie-Ange Vinay.
PP. 110 – 111
(l’édition à Façon 04300 Forcalquier, ISBN 978-2-917395-08-0).

Au Frontière de l’Oisans, dans la version annotée des Mémoires de Grégoire Anselme Perrin, perceur de tunnels (édition à compte d’auteur.)
Grégoire parle de sa paroisse, Nante-en-Ratier (canton de la Mure [limitrophe à l’Oisans]), page 237, il décrit de façon concise, une scène similaire avec un catafalque placé au milieu d’une nef.

* Côté Hautes-Alpes, avant la révolution, le canton de la Grave faisait partie du mandement de l’Oisans.

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