Canal Sarrasin dispute entre Villard-Reculas et Huez

Lac Blanc d’Huez, carte postale année 50.

CANAL SARRASIN : DISPUTE ENTRE VILLARD-RECULAS ET  HUEZ

Archive André Glaudas : Extrait du document « Le canal e Villars Reculas, source de la dispute », par Jean Ogier, publié sur la forme d’une petite plaquette en 1968.

Autre lien sur le canal sarrasin.

Graphie originale respectée.

En l’an x (1802), les habitants de Villard-Reculas font observer au Préfet :
« qu’ils ne peuvent se procurer de l’eau que dans la belle saison, atendu qu’en hyvert et pendant plus de sept ou huit mois, les aux du lac Blanc se glacent et ne peuvent plus faire leur cours par le fossé de manière qu’ils se trouvent privés d’eau pendant ce temps… »

« Pour obvier à une partie de cet inconvénient, les exposants ont formé au-dessus des habitations de la commune une petite citerne qui peut à peine fournir les eaux pendant l’hyvert.»

« L’espace d’un mois, lorsqu’il fait un hyvert froid, ils sont obligés de faire fondre la neige pour abreuver leurs bestiaux et lorsqu’il n’y a pas une certaine quantité de neige et que l’hyvert se trouve sec et froid, ils se trouvent exposés d’aller chercher de l’eau dans la plaine du Bourg-d’Oisans et éloignée d’une lieue et demy de la commune exposante et sur le dos, atendu qu’en hyvert, les bestiaux ne peuvent pas descendre au Bourg. »

« Il arrive que, depuis quelque temps, des habitants d’Huez causent journellement des dégradations à ce fossé (le canal d’amenée des eaux du lac Blanc) … Il se trouve une fontaine appelée Font Belle qui vient joindre ce fossé et augmente ses eaux… Outre qu’ils détournent les eaux du fossé, ils (les habitants d’Huez) ont encore malicieusement détourné l’eau de cette fontaine … Lorsque quelqu’un des exposants va pour raccommoder les brèches qu’ils font, ils menacent même de le maltraiter. Pareille voie de fait est très répréhensible… »

Les exposants demandent au Préfet « de faire inhibitions et défenses à tous les habitants dudit Huez de faire, à l’avenir, aucune brèche au fossé et de détourner les eaux de la fontaine de Font Belle, à peine d’être poursuivis et punis suivant la rigueur des lois. »

Cette pétition signée par le maire du Villard-Reculas J.-B. Chalvin, l’adjoint Jacques Richard et par Jacques Arnol, Michel Bory, L. Chalvin, Jean Chollier, François Juillard, Nicolas Richard, Pierre Richard et d’un nom illisible est communiquée par le préfet Fourier au maire d’Huez, pour avis, le 27 messidor An x (1802).

Celui-ci répond au Préfet qu’après enquête, il n’a découvert personne qui ait ouvert des brèches dans le canal du Villard-Reculas. Mais il croit pouvoir expliquer l’insuffisance de débit par le fait que dans ce « pays rampant, l’eau entraîne du gravier, de sorte que ledit fossé ne pouvait contenir toute ladite eau. Il peut, par conséquent, se former des brèches sans la participation d’aucune personne, ce qui occasionne des dégradations très considérables dans les prairies de la montagne d’Huez. »

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