Charles Bertier, le peintre de l’Oisans

CHARLES BERTIER LE PEINTRE DE L’OISANS
Une exposition à ne pas rater, à découvrir dans la salle du conseil municipal de Bourg d’Oisans.

Depuis le 31 juillet la salle du conseil municipal de Bourg d’Oisans accueille une exposition exceptionnelle de 35 œuvres du peintre Charles Bertier.
Je vous encourage vivement à visiter cette exposition des toiles de ce peintre. L’œuvre de Charles Bertier souvent méconnue, (œuvre et peintre) est d’une remarquable justesse dans le trait et dans l’émotion qu’elle dégage. Ces instantanés sur les paysages de l’Oisans et des Alpes rappellent par leur précision que les neiges éternelles d’il y a un siècle ne le sont plus, que la montagne existe et vibre toujours de la même façon pour qui sait la regarder.
L’exposition Bertier ne nous offre pas simplement 35 toiles à regarder, elle nous permet de profiter du privilège des artistes et ainsi de retrouver dans l’œuvre exposée ce que nous ne pouvons pas décrire ou expliquer mais que nous ressentons.

Toutes les toiles exposées ne sont pas égales, certaines démesurées souffrent peut-être d’un éclairage mal adapté… d’autres, plus intimistes, dans un petit format, semblent écrasées voire décalées au milieu de cet formidable exposition. Qu’importe… Un seul de ces tableaux motivera votre venue comme une évidence, comme une rencontre que l’on ne pouvait pas manquer.
Certaines toiles m’ont complètement absorbé comme la Dent du Géant, Les Fréaux en Oisans, Vallée de la Lavey et l’étonnant et « minimaliste » Dernier reflets aux Bossons que je trouve superbe.
Merci aux organisateurs pour cette initiative qui transforme le temps d’un été la salle du conseil municipal en annexe des grands musées nationaux. (Petit fascicule d’exposition disponible pour la somme de 5 euros.)
L’Art s’expose gratuitement à deux pas de chez vous tous les après-midi (sauf les mardis) de 14h à 19h jusqu’au 27 septembre. Une exposition ouverte à tous, petits ou grands, amateurs de peintures ou amoureux de la montagne et de l’Oisans. Après votre visite n’hésitez pas à faire suivre l’info ! Un rendez-vous à ne pas manquer !

Charles Bertier (1860 – 1924)
Ce Grenoblois, fils de gantier exprime dès son plus jeune âge une attirance pour le dessin et la peinture. Il est remarqué, encouragé par son professeur de dessin l’Abbé Guetal.
Bien qu’attentif aux facilités artistiques de son fils, M. Bertier le prédestine à une carrière de gantier, assurance d’une vie professionnelle réussie, d’un avenir fleurissant et d’une succession à l’entreprise familiale. Charles rentre donc à l’école Vaucanson dans la section ganterie, suivant la voie toute tracée par son père. Ces études terminées, il part pour un service militaire de 7 ans dans le 2e régiment d’artillerie stationné à Grenoble. C’est, durant cette période, qu’il présentera une de ses premières œuvres remarquée lors d’une exposition. Libéré de ses obligations militaires, convaincu d’avoir trouvé sa voie dans l’expression artistique, il s’installe dans son premier atelier. Il rencontre Jean Achard, peintre Grenoblois reconnu, un maître, qui enthousiasme pour le travail méticuleux du jeune Charles. Malgré les 53 ans qui les séparent, les deux hommes s’apprécient.
Au fil des ans, Charles Bertier s’installe dans son fauteuil de peintre et proposera encore d’autres toiles, toutes remarquées lors de grands salons. En 1886 il épouse Lucie Faure devant l’Abbé Guetal. Deux enfants naitront de cette union.
Bertier participera pendant de nombreuses années à des rencontres de peintres en Chartreuse, il y affinera son art et démarquera encore un peu plus son style très particulier qui laisse cohabiter une fougue contenue avec la rigueur d’un métronome et le classicisme convenu. Petit à petit, la montagne semble s’imposer à lui comme une évidence. Il la capture avec de plus en plus de justesse. L’Abbé Guetal, passionné d’alpinisme, l’initiera à la technique de la pochade, esquisse et peinture rapide utilisée comme un travail préparatoire en atelier. Bertier est séduit.
Il découvre l’Oisans qui le fascine. Il consacrera une partie de son œuvre à ces paysages tourmentés, vertigineux, ensorcelants. Il arpentera les chemins avec tant d’insistance qu’il sera surnommé « le peintre de l’Oisans ».
Charles Bertier continue à participer à de nombreux concours et expositions où il laisse découvrir les formidables paysages des Alpes et de l’Oisans par ses toiles, souvent primées.
Au début du XXe siècle, il s’éloigne des montagnes après la rencontre d’un philanthrope, un comte russe qui achètera quelques toiles pour le musée de l’Ermitage et pour qui il produira quelques portraits de familles.
De retour en Isère, il fait construire  un atelier en banlieue Grenobloise. En 1913 son atelier brûle, une très grande partie de son œuvre disparait. Il continuera à peindre jusqu’à sa mort le 26 juillet 1924.

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