Clavans en 1910 par Raoul BLANCHARD, source Musée Dauphinois.
CLAVANS-EN-HAUT-OISANS ET LA CONTREBANDE DE TABAC
Document non daté non signé.
Avant 1860, date du rattachement de la Savoie à la France. À cette époque, les contrebandiers venus de Savoie faisaient le commerce du tabac en vrac avec le Dauphiné.
La maison des douaniers était située au passage du col de la Valette, rude endroit en hiver, envahi par un froid rigoureux. Aussi ces derniers préféraient-ils descendre en poste plutôt à Besse ou à Clavans. Leurs demeures hivernales sont supposées exister encore d’après quelques parchemins comptables, jaunis et détériorés par les intempéries, retrouvés il y a quelques dizaines d’années.
L’endroit de la contrebande se localisait dans une de ces dernières demeures de Clavans-le-Haut, précisément la plus proche du torrent le Ferrand. Elle existe encore aujourd’hui ; elle appartenait au Sieur Pierre Dussert. C’est une maison typique de la vallée du Ferrand, toit en lauzes avec coyau (pièce de charpente oblique), balcon de séchage, fermée latéralement par un portillon d’accès et en façade par des balustres ronds ouvragés. Une cave voûtée est disposée sous la levée (porte d’entrée) de la grange. Le contrebandier inconnu arrivait dans la nuit vers deux heures du matin à Clavans après avoir passé discrètement la frontière, le col des Prés Nouveaux, le chalet de la Boire et descendu le sentier abrupt de Cote Bel. Sentier alors en bon état parce que bien parcouru par les montagnards paysans avec des animaux de bât. C’était par contre scabreux pour les chevaux. Notre homme franchissait alors le Ferrand au Pont du Riou d’Aval. Il portait une « béasse » (sac) toute remplie de tabac en vrac. Il pénétrait alors dans la cave, afin de déposer sur une Lauze la précieuse marchandise et récupérer la somme d’argent convenue.
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