Colporteur Poème

POÈME SUR LE THÈME DES COLPORTEURS DE CHRISTIAN GERMAIN

Quelques poèmes de Christian GERMAIN sur le thème des colporteurs et de l’oisans.

MONTAGNE

Doigt conquérant pointé vers le ciel
Qui interpelle tous les dieux païens
Rocs enneigés ivres de soleil
Qui émergent des lacs de sapins
La montagne éclate de mil feux
Quand son ventre livre ses torrents
En serpents d’argent tumultueux
Qui drainent des éclats de diamants

Sentes sinueuses, chemins pierreux,
A travers champs ou sous frondaisons,
Bordés de fleurs teintes camaïeu,
Ou irisés gorge-de-pigeon,
La montagne exale les senteurs
Dans l’haleine chaude du vent d’autan,
Ou la bise glacée des hauteurs,
De bouquets variés et odorants.

Acrobates des cimes en sabots,
Espiègles marmottes, l’oeil vigilant,
Rousses perdrix ou royal oiseau,
Chevreuils, marcassins ou blancs milans,
La montagne couve tous ces hôtes
Dans l’aire cachée d’un pic élancé
Sous les chaumes blonds à flancs de côtes,
Ou à l’abri d’un profond terrier.

Passant au pas lourd du randonneur,
Ne trouble pas ce bel équilibre
Retiens des esssentielles valeurs
Celles qui font de toi un homme libre.
La montagne sur ses pentes révèle
Au détour de chacun des rochers
A celui dont le coeur s’éveille
Une humble part de vérité.

Christian GERMAIN

LE PORTE BALLE

L’automne vient de prendre ses quartiers
Et flamboie sur le chemin des Voûtes.
L’aube éclaire les chalets du Perier,
Il est grand temps de prendre la route.

Premiers flocons au col de Sarenne,
Derniers sifflements de la marmotte.
L’hiver doucement tisse sa traîne
Et colore de blanc la gelinotte.

Doux baisers sur le front de l’enfant
Encore endormi sous l’édredon,
Dernières étreintes de deux amants
Avant la solitude des monts.

Elle a garni de lard et de pommes,
Rangés entre aiguilles, laines et lacets,
Le lourd havresac de son homme,
Déjà chargé de mille objets.

Il entame son voyage en Provence,
Aux pas lourds du mercier porte-balle,
Rencontrant au gré de ses errances
Rempailleur ou libraire du Cantal.

De mas en fermes ou hameaux du sud,
Livrant soies, dentelles et rubans,
Venu d’un beau village d’altitude
Il est le colporteur de Clavans.

La belle saison ramène le nomade
Dans l’éclatante vallée du Ferrand,
Au pied des bouillonnantes cascades
Où l’attend le dur labeur des champs.

Nouvel automne, même rituel ;
La belle et l’enfant, cœur chaviré,
Voient l’homme s’éloigner du Savel,
Col-porteur, silhouette courbée.

Christian GERMAIN

LE FERRAND

Le glacier des Quirlies l’enfante
Fougueux et l’écume fumante
A l’ombre des cimes du Grand Sauvage
Il sourd et gronde comme l’orage.

Sinueux entre rochers et bruyères
Où se niche la blanche perdrix l’hiver
Il rafraîchit marmottes et chamois
Egayant les prairies et les sous-bois.

Du grand roc du Perron
Jusqu’au lac du Chambon
Flots argentés et clairs
Charrient mille et une pierres

Il chante et danse sous l’azur alpestre
Au pied du genépi et des edelweiss
Sautant de cascade en cascade
Accompagnant mes escapades.

Langoureux ou bouillonnant
Ainsi coule le FERRAND

Christian GERMAIN

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