La voie de Rochetaillée

LA VOIE TAILLÉE DANS LA FALAISE DE ROCHETAILLÉE

Rochetaillée, le chemin en encorbellement taillé dans la falaise qui surplombe le hameau est là pour nous indiquer que ce nom n’est pas fortuit.
Une fois encore, l’origine de cette voie taillée dans la roche se perd dans les replis de notre histoire.
Faut-il y voir, comme beaucoup, les vestiges d’une voie romaine, marque indélébile de la volonté d’un peuple souverain que rien n’arrêtait ?
Faut-il, comme le docteur Roussillon le propose dans son Guide du voyageur de l’Oisans, considérer ce chemin comme « …trace encore bien apparente d’un chemin établi pendant l’existence du lac, le long du pied de la montagne voisine et derrière le petit hameau de Rochetaillée , qui a pris de là son nom. Telles furent les circonstances dans lesquelles ce chemin fut construit. ».

Certaines similitudes apparues aux yeux d’un observateur vers la fin du 19e siècle, laisseraient supposer qu’une étroite corrélation existait entre la Porte de Bons et la voie de Rochetaillée. Des traces au sol seraient semblables et les écartements égaux (au centimètre près) sur les deux lieux de passage. Ces marques n’ont malheureusement pas été redécouvertes depuis, et la campagne de nettoyage et de débroussaillage réalisée en 2004 par l’association Coutumes et Traditions de l’Oisans n’en a pas retrouvé la trace non plus.
Pour mieux comprendre, il faut savoir qu’au siècle dernier la plaine qui accueille la voie est un désert où ne pousse quasiment aucune végétation. La falaise et la plaine sont complètement nues. Les témoins de l’époque n’ont sans doute rencontré aucun problème d’observation et noté le moindre détail. Aujourd’hui la voie est quasiment masquée par la végétation qui à certains endroits l’occulte presque des yeux du promeneur non averti.
Mais alors pourquoi cette voie creusée dans la roche ?  Si nous suivons l’hypothèse du docteur Roussillon, l’apparition du Lac St Laurent serait la seule raison tangible à la réalisation de ces aménagements qui ont sans doute demandé de très importants travaux et une grande mobilisation.
L’autre hypothèse, si l’on considère cette voie comme une réalisation Romaine, laisse supposer que toute progression rapide vers les cols d’altitudes était interdite par la plaine voisine, peut-être cette dernière était-elle un vaste marécage ou un lac soumis au caprice de la Romanche. Cet aménagement soulignerait également, par l’ampleur des travaux nécessaires à sa réalisation, de l’importance de la voie de l’Oisans aux yeux du peuple romain.
Tout au long de la plateforme, on peut distinguer des aménagements rectangulaires sculptés dans le sol de la voie et espacés à intervalles réguliers. Ces marques indiquent qu’une structure constituée de poutres et d’un plancher de bois, venait très probablement se superposer et recouvrir la voie de roche permettant un élargissement de 2 mètres à 3 ou 4 mètres, mais aussi une progression plus aisée. Certaines zones plus propices devaient accueillir des plateformes plus larges « garages » qui permettaient le croisement des chariots et des animaux.

Hypothèse de reconstitution du platelage de la voie de rochetaillée.

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