Le foultoum de Clavans

LE FOULTOUM DE CLAVANS

foultoumComment traduire « le foultoum’ », ce mot si imagé en patois signifie à peu près : le fantôme, la lueur, le feu-follet ou une contraction de tous ces mots. Enfin quelque chose que l’on sait, mais que l’on ne voit jamais.

L’histoire avait plus de charme encore racontée en patois, je n’ai rien changé ni les lieux ni les prénoms. J’ai connu tous ces gens, tous sont morts hélas.

L’expression : « c’est le foultoum» existe toujours.
Elle se dit lorsque l’on a égaré ses clefs, perdu ses affaires, papiers et autres objets. Cette créature est capable de tout faire disparaître sans nous le dire !



Il y a bien longtemps dans le village, cette histoire vraie a circulé dans les foyers et amuse encore ceux qui ont connu le foultoum’.
Un soir, à tombée de nuit, Michel, Armand et Pierre « placiait » autrement dit, discutait sur la place. Lorsque l’un d’entre eux voit une lueur entre les arbres du ruisseau d’en haut. Chacun y va de son commentaire. Quand Jean arrive pour s’enquérir du sujet des discutions animées qu’il entend depuis un moment, les trois compagnons lui expliquent qu’ils voient pour la première fois le foultoum’. Oui, oui c’est le foultoum’, regarde dans les arbres là-haut, c’est le foultoum’.
Mais oui, en effet, mais comment est-ce possible ?
Tant de bruit et d’animation un soir ordinaire attire bientôt tous les gens du village ou presque.
Le foultoum’, le foultoum’, le foultoum’, tout  le monde veut voir le foultoum’. Et chacun se penche pour voir cette lueur à travers les arbres du ruisseau d’en haut.
Pousse toi, lui dit Marcel, laisse moi voir répond Henri. Mais enfin soyez sérieux répond le maire. Cela ne se peut pas.
Si, si, entend-t-on, c’est le foultoum’ !
Venez voir, il y a le foultoum’ au ruisseau d’en haut.
Mais si, regarde, tu vois bien là-bas ça brille, je te le dis : c’est le foultoum’ surenchérit Fernand.
Quant à Petit Pierre, il ne peut pas voir puisqu’il est de très petite taille. Qui veut me porter ? Je veux voir le foultoum’ !
Le grand Pierre, lui a l’habitude de dépasser les autres d’une tête et se porte volontaire pour hisser petit Pierre sur ses épaules.
Et là éclat de rires de petit Pierre à s’en rompre les boyaux.
Qui a- t-il de si rigolo demandent les villageois.
Après avoir repris son souffle, petit Pierre, qui domine la situation, explique que la lueur qu’on aperçoit n’est autre que la lampe du poteau qui balance au vent.
Ainsi, tout ce beau monde se souvient et raconte à qui veut l’entendre l’histoire du foultoum’

Brigitte

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