Les gestes d’autrefois

LES GESTES D’AUTREFOIS
Ont participé à cette séance, Anne-Marie, Hélène, Cyrille, Lucien, René Léon, Denise, Paula, Jean-François, Agnès et moi-même.
Depuis une soixantaine d’années, comme partout ailleurs, l’industrialisation, la mécanisation, l’eau courante, l’électricité, en un mot le progrès, ont transformé radicalement le quotidien et la vie dans nos villages de montagne. La vie était dure, parfois pénible et la journée souvent trop courte pour parvenir à terminer toutes les corvées.
Le quotidien était alors ponctué de gestes dictés par l’heure du jour et par la saison. Sans rechigner — ou si peu —, encore et encore, on fauchait, frottait, montait, coupait, cisaillait, sciait, concassait, descendait, tirait, poussait, encore et encore… jusqu’à l’overdose, la vie ne laissait pas d’autre choix.
Parfois savants, souvent besogneux, ces gestes séculaires étaient transmis de père en fils, et de mère en fille depuis des temps lointains. Ils cassaient l’échine, écorchaient les mains, faisaient devenir un homme ou rappelaient la condition de femme.
Ces gens d’en haut qui avaient appris ces gestes de leurs parents, qui les avaient eux-mêmes appris des leurs parents … n’ont pas fait suivre ce savoir à leurs enfants. À quoi bon, ces corvées sont maintenant si désuètes et inefficaces face aux machines et au progrès. Les enfants vont-ils seulement rester au village ?
Pourquoi les transmettre ?
Une brèche s’est formée.
Sans doute ne connaîtrons-nous jamais cette vie, ces gestes, ou alors pour le folklore, juste pour une journée, pour le touriste. Sans doute est-ce mieux ainsi.
Nous sommes la dernière génération qui a la chance de pouvoir réparer cette brèche, ces précieux témoignages sont autant de petites pierres pour la combler.

LA LESSIVE À LA CENDRE 1ère partie (Cliquez sur le triangle)

LA LESSIVE À LA CENDRE 2e partie (Cliquez sur le triangle)

Voici quelques informations envoyées par Marie Lucie de Venosc.
Bien que n’ayant pas assisté à la fabrication de cette lessive, je me souviens d’un sac de toile (toile de chanvre très grossière) qui était de forme allongée , comme un gros tube, attaché en haut et rempli de cendre. Ce sac était mis à chauffer dans une grande bassine d’eau jusqu’à ébullition. Le liquide devenait blanchâtre et très savonneux.
À l’aide de casserole ou autre récipient à manche, pour ne pas se brûler, on prenait le liquide savonneux et on le répandait sur le cuvier rempli de draps. L’eau ressortait , on la récupérait et, sans cesse on passait cette lessive sur les draps.
Ce qui faisait sortir la saleté, c’était bien le battoir qui, au bassin (qui était souvent la rivière aménagée à un certain endroit) servait à frapper les draps ruisselants de lessive.
Ensuite, on pressait le tissu qui laissait sortir une eau sale. On recommençait plusieurs fois, jusqu’à ce que le tissu pressé laisse sortir une eau claire. Venait ensuite le rinçage dans l’eau de la rivière.
À Venosc, ou plutôt à Bourg-d’Arud, le pré qui servait à étendre le linge (lieu le plus ensoleillé) était situé derrière l’ancienne habitation du bar hôtel du « Grand Rochail », un pré en pente contre la roche de bourg-d’Arud. Ce lieu s’appelait « le sourl’ior » ou en français, lieu ensoleillé.

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