Les tribulations d’un prêtre réfractaire en Oisans

Moyen de faire prêter serment aux évêques et curés aristocrates, en présence des municipalités suivant le décrèt de l’Assemblée nationale – 1791 – Source : gallica.bnf

LES TRIBULATIONS D’UN PRÊTRE RÉFRACTAIRE EN OISANS
Petit texte sur la vie de du Père Col, tirée d’un livre,  « Chez nous, recueil de notes, historiques et géographiques sur le département de l’Isère… », date de publication en 1930.

UN APÔTRE EN OISANS
M. l’abbé Col mérite bien que son nom soit au milieu de ces notes.
« Il est impossible, écrivait M. Blanchard en 1847, de dire tout ce
qu’a souffert M. l ‘abbé Col (la Révolution de 1789 l’avait trouvé curé de Mont-de-Lans) dans les montagnes de l’Oisans pendant les six années les plus douloureuses de la persécution…

Tantôt il fallait passer des semaines entières sans feu pendant l’hiver et dans le dénuement le plus complet. Au fond des caves au haut des greniers ou dans les cavernes ; tantôt il était forcé de fuir, de chaumière en chaumière, dé hameau en hameau… jusqu’à Saint-Christophe ou aux environs pour revenir ensuite dans sa paroisse, au moindre appel des malades, sous des habits de berger et de nuit afin de n’être pas reconnu, et cela au travers de nombreux précipices recouverts de neige et de glaces. »

C’est en avril 1794 qu’il avait été arrêté.
Après avoir été obligé de fuir, il était revenu en France à la fin de 1792 avec M. Vieux, curé d’Auris, et M. Herga, curé de Clavans. Il se cacha plusieurs mois à Auris et à Saint-Christophe. Une petite chaumière de Rosselin, hameau du Mont-de-Lans, lui servit aussi de pied-à-terre.
Son arrestation fut rendue possible par la trahison d’un faux frère.
À la vue de leur vénérable pasteur lié de chaînes et traîné à Grenoble par les gendarmes, toute la partie saine de la population du Mont-de-Lans s’émut. Les femmes se précipitèrent hors de leurs chaumières pour le délivrer. M. Col s’interposant leur dit : « Dieu veille sur moi, il ne m’arrivera aucun mal. Retournez paisiblement dans vos demeures. Bientôt je vous serai rendu. »
Il en fut ainsi.

Quand la tempête se fut apaisée. M. Col s’efforça de relever les ruines avec la même ardeur qu’il avait apportée à tenir tête à l’orage.

Ses compatriotes gardent pieusement son souvenir et ses héroïques exemples n’ont pas été donnés en vain à des populations que les difficultés n’étonnent ni n’abattent jamais.

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