La Ganterie 1re partie

LA GANTERIE 1er partieperrin
Merci à Denise pour le prêt des objets
Première publication 1er mars 2009.
Mise à jour le 7-03-2020

Voir aussi :
Ganterie 2e partie
Archive de l’INA sur la Ganterie
Le saviez-vous ?

Vers le milieu du XIXe siècle, Grenoble devient la Capitale mondiale de la ganterie.
Dès le XIVe des documents relatent la qualité et de la matière et de la confection des gants grenoblois.
Au XVIIe Mathieu Robert devient le Maître gantier du Roi Henri IV.
Grenoble devient alors la ville de référence en matière de ganterie de luxe. On y recense à l’époque douze Maîtres gantiers.
Au XVIIIe la production annuelle est de 180 000 paires de gants.
Cette fabrication, encore artisanale, entraîne la création de petits travaux d’appoint principalement pour les femmes (les piqueuses) dans nos régions reculées et montagneuses durant la saison d’hiver pendant que les hommes travaillent dans la vallée ou qu’ils sont partis en campagne de colportage.
Des objets très adaptés à ces tâches seront alors confectionnés pour rendre le travail moins difficile, plus précis et productif.
En 1834 Xavier Jouvin invente la main de fer, système d’emporte-pièce graduellement étalonné par pointure. À partir de 1850, grâce à cette invention, la production grenobloise ne cesse d’augmenter et passe de 3 millions de paires pour atteindre les 18 millions à la fin du XIXe.
Affectée par les guerres, les crises et les modes incessamment changeantes, l’industrie de la ganterie grenobloise deviendra vers 1960 quasi inexistante.
Aujourd’hui (2020), à Grenoble,  M. Jean Strazzeri de la Gantierie Lesdiguières est le dernier gantier toujours en activité.

Dans André Allix, Oisans : 
À diverses reprises, des tentatives d’industrie paysanne ont connu quelque succès. Deux surtout ont subsisté, et ne sont pas générales. Dans tout le bas Oisans, à portée du tramway de Grenoble, les femmes piquent le gant ; ce trait du pays vizillois, et de tout le Grésivaudan, remonte ici jusqu’à La Garde et même jusqu’à Huez. Le moyen Oisans, autour du Freney et de Besse, s’est mis depuis quelques années à enfiler des perles de verre destinées aux fleurs pour couronnes mortuaires.

Une autre industrie s’offre aux femmes hors de leur propre maison : la ganterie. Non seulement elles piquent le gant chez elles, mais encore elles peuvent le travailler en atelier.

Extrait du livre de Marius Hostache : Souvenirs de montagne de l’Oisans.
« Ganterie :
Chacun sait que Grenoble capitale du gant, avait des ouvriers et des ouvrières en plus de ceux travaillants à la fabrique ou à l’usine répartis dans toute la région. Les coupeurs et les dresseurs de gants n’étaient pas éloignés de la ville afin de rendre leur « passe » rapidement, les surjeteuses étaient nombreuses dans nos villages de montagne. L’entrepreneuse était au Freney d’Oisans. Le surjet consiste comme chacun sait à assembler et coudre les doigts du gant au moyen d’un petit métier composé de deux mâchoires en cuivre, avec dentelures régulières pour la couture. Cet apport d’argent menu, minime rendait service aux besoins du ménage. »

Extrait du livre Raconte moi Allemont : 
La ganterie d’Allemont a fonctionné de 1920 jusqu’au début des années 30.
L’atelier a été construit en 1920 par la ganterie Payre. M. Payre possédait une usine à Grenoble et exportait beaucoup (il avait même des bureaux à New York). Il possédait également des teintureries. Pour répondre à la demande de la clientèle étrangère, il fit donc construire la ganterie d’Allemont sur un terrain qui appartenait à sa famille. Dans les premières années, la ganterie a employé de 45 à 60 personnes, essentiellement des piqueuses, des femmes de la vallée, d’Oz surtout. M. Revol, né en 1895, qui possédait la maison rénovée plus tard par son petit-neveu Pierre Lavigne, né en 1948, était contremaître.
La crise économique de 1929 aux États-Unis apporte de graves difficultés financières à la famille Payre. Cette année-là, faute d’acheteurs, 360 000 paires de gants sont abandonnées sur le quai du Havre.
L’atelier d’Allemont ferme quelques années plus tard.

M. Roch-Reheuna, né en 1910, décédé en 2003 : À l’époque de la ganterie, beaucoup de jeunes filles venaient travailler dans l’atelier de La Pernière. Certaines habitaient Allemont ou Rochetaillée, mais d’autres descendaient des communes et hameaux voisins : Oz, Le Bessey, La Voûte, La Beurrière… Toutes ces personnes étaient nées au début du siècle. Elles se déplaçaient à pied ou à bicyclette et apportaient leur repas qu’elles mangeaient sur place. Les personnes de la génération suivante se rappellent avoir entendu leur mère dire « quand je travaillais à la ganterie… », mais n’ont pas connu cette période.

Cliquez-moiPETITE MÉCANIQUE DE PIQUEUSE ET DE SURJETEUSE

Cet appareil joignait et enserrait dans ces mâchoires, actionnées par la pédale,
les parties de peaux ou de tissus à coudre pour fermer les gants.
Les stries sur les plaques de cuivre permettaient sans doute d’aider la piqueuse  à avoir
une plus grande régularité dans ses points de couture.

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