Barrage du Chambon I

LE CHAMBON, BIENTÔT UN SIÈCLE D’HISTOIRE

Les autres liens pour le Barrage du Chambon : Dossier techniqueDiaporamaDiaporama HydrelecMaintenance du barrage en 1960Historique du barrage

Dossier réalisé par Didier Cayol,
Archives et photos : Auguste Gonon, Jean Patrick Ougier,
Documentation  revue : « Les travaux publics » 1938, J Canel.

Puissant édifice de béton
– le plus important de France à sa construction
– le barrage du Chambon domine à 1044  m d’altitude les gorges de la Romanche, à 1,5 Km en amont du Freney. Il a pris sa place dans un étranglement naturel qui fermait la plaine abritant les villages du Chambon, du Dauphin et du Parizet.

Une révolution technique, économique et culturelle.
Sa construction a considéra-blement changé le profil de la Haute Romanche, de par son imposante structure, mais aussi car il a joué un rôle majeur dans le développement de cette tranquille vallée. Au point de bouleverser son histoire dés 1927 avec l’expropriation et le départ des habitants des trois hameaux condamnés à être submergés, puis avec l’arrivée massive d’ouvriers qui pour certains s’installeront définitivement dans les villages alentour créant de grandes familles bien connues aujourd’hui, ainsi que le développement de nouveaux commerces, notamment au Freney, pour répondre à une croissance économique aussi soudaine qu’inespéré pour certains.

Objectif  :
régulariser… et sécuriser !
Malgré une capacité de retenue de 50 millions de m3, le barrage -réservoir du Chambon n’a pas comme vocation première de produire directement de l’électricité.
Il a été construit avec pour mission la régularisation des débits naturels de la Romanche -aux fortes variations entre l’hiver et l’été lors de la fonte des neiges et des glaciers- permettant une alimentation régulière des nombreuses usines hydrauliques établies en aval au fil de la Romanche. Il sera tout de même équipé quelques années plus tard d’une petite centrale électrique qui fonctionnera jusqu’au début des années quatre vingt.

Mais outre son rôle de régulateur, le « Chambon » permettra de lutter contre les inondations de la Romanche lors des crues redoutables auxquelles étaient astreints périodiquement les habitants de la vallée, et notamment ceux de Bourg d’Oisans.

Près d’un siècle d’histoire
1918  : le grand industriel dauphinois Henri Frédet découvre au Chambon les possibilités qu’offrait ce magnifique verrou rocheux très étroit de 75 mètres de longueur se prêtant remarquablement à la construction d’un barrage de grande hauteur, susceptible de créer dans la cuvette du Chambon un réservoir de très grande capacité. Un choix idéal pour alimenter sa future usine, Saint Guillerme, qu’il édifia plus tard 6 km en aval.

Les études géologiques entreprises dès 1921 démontrèrent que le sol était constitué par des schistes cristallins durs, compacts et particulièrement imperméables, et confirmèrent le choix de ce site.
Les études définitives du projet du barrage et de ses ouvrages annexes étaient alors entreprises et dès 1926, la Société de Régulation des Forces Motrices de la vallée de la Romanche confiait l’exécution de la galerie de dérivation provisoire du cours d’eau et du tunnel de déviation provisoire de la RN 91.
C’est à cette époque que la vingtaine de familles des hameaux de la plaine du Chambon durent quitter leurs habitations.
1927  : approbation du projet définitif du barrage et attribution début 1928 du marché de génie civil à l’entreprise Campenon-Bernard.

Les gros travaux commencent véritablement en septembre 1929 et dureront jusqu’en décembre 1935.
Commencé le 24 avril 1935, le remplissage de la retenue a été terminé le 9 octobre de la même année et les turbines de l’usine de Saint Guillerme 1 furent alimentées dès le mois de mai 1935.

Un chantier gigantesque pour un ouvrage majeur
Il aura fallu 9 années d’études et de travaux et des centaines d’ouvriers pour réaliser ce monstre de béton (de type « poids » en béton de ciment avec incorporation de blocs) de 135 mètres de hauteur, d’une longueur dans sa partie supérieure, sur laquelle passe la RN 91, de 295 m, d’une épaisseur à sa base de 70 m et de 5 m en crête et qui aura englouti près de 60 000 tonnes de ciment.
L’impossibilité dans laquelle se trouvait l’entreprise d’assurer le ravitaillement en ciment de son chantier par la route, l’a conduite à installer un transporteur monocâble de Bourg d’Oisans au Chambon via le Clapier d’Auris.
Ce téléphérique, hors du commun, était équipé de 193 bennes pouvant transporter 250 kg de ciment ou d’autres matériaux, sur une longueur de 10,5 km le long de la vallée de la Romanche. 62 pylônes métalliques ont dû être implantés, certains pouvant aller jusqu’à 40 mètres de hauteur et être espacés de près de 900 m comme dans la gorge du Châtelard, pour supporter un câble en acier d’une longueur de 22,5 km.

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