Un petite fable
Le colporteur et le docteur
Comme il rentrait d´une longue tournée,
La Balle vide le coeur léger,
Le colporteur vers sa maison s´en retournait.
Chemin faisant une drôle d´idée,
Dans sa tête vint se loger
En obsession s´est transformée.
« Ma chaussure me fait mal ! »
« Ça me lance, je souffre, je râle ! »
« En route pour le cabinet médical »
Devant la porte, il frappe, toc, toc.
La lourde s´ouvre « c´est vous le Doc ? »
« C´est moi, suivez-moi donc au bloc. »
« Qu´est-ce qui vous amène ? »
« Le rhume, la toux ou la migraine ? »
« Dîtes-moi d´où vient la peine ! »
« C´est mon pied, il me brûle, »
« Chaque pas j´ai mal, j´hurle, »
« C´en est trop, je capitule. »
« Allons, allons, voyons la chose »
« Faut-il de l´aide pour la déchausse ? »
« Regardons voir ladite nécrose. »
Il ausculte et ne voit rien.
« Pour moi le pied est sain »
« Un mal interne, je le crains. »
« Il va falloir que je vous ouvre. »
« Et mon scalpel, faut que j´le trouve. »
« Une compresse, un peu de rouge... »
« Houlà, houlà, doucement docteur, »
« Rien ne presse pour ma douleur, »
« J´ai bien moins mal d´ailleurs »
« Curieux ce mal qui va qui vient. »
« Si vous allez mieux, si tout va bien, »
« Rechaussez-vous et payez-moi bien
« Ça me relance, j´ai mal, aïe ! ouille ! »
« C´est pire qu´avant cette fois je douille. »
« Finis balade, promenade, vadrouille. »
« C´est votre godillot qui m´semble en disgrâce ! »
« j´en étais sûr, là une grosse caillasse, »
« Qui s`est logée au fond de la godasse. »
« Tenez, prenez, rechaussez-vous maintenant »
« Alors, cette douleur n´est-ce pas mieux sans ? »
« Voici l´objet, la pierre de vos tourments. »
« Mais dites-moi cher praticien, »
« Encore un peu et me voilà bien, »
« Le pied coupé, tout ça pour rien. »
« Mon cher Monsieur, médecin je suis et non filou. »
« Pour cette raison, mais aussi pour ce caillou, »
« Il ne vous en coûtera que 3 petits sous. »
« Trois sous, mais mon ami vous n´y pensez pas ! »
« Plaît-il Monsieur, ce tarif reste bien bas, »
« Et vous devez me payer, car le mal n´est plus là ! »
« Qu'à cela ne tienne, puisqu´il n´y a point d´entaille ! »
« Que dans ma chaussure retourne la vilaine rocaille, »
« Trois sous je garde, puisque toujours le mal me tenaille. »
Fables
Modérateur : Valérie