• samedi 01 décembre 2012

Notre forêt est là, magnifique !
Un grand serpent bleu violet, aux reflets turquoise, semble immobile.
Tout autour beaucoup de verts.
Le fleuve zigzague entre d’immenses arbres vert kaki, vert émeraude, vert clair, vert foncé…
Soudain, Élytre de lait, mon associé depuis le sauvetage de notre reine, aperçoit d’épaisses fumées bleutées, orangées et grises.
D’énormes nuages noirs s’élèvent dans le ciel.
« Qu’est-ce que c’est ?
– Notre forêt amazonienne brûle ! crie la reine.
– Allons voir ce qui se passe… » propose Coco le toucan.

 

Coco atterrit peu après. La fumée noire nous pique les yeux. « Ne respirons pas cette fumée, elle est toxique ! Edouard le tamanoir arrive en criant : « Wouah ! A l’aide ! Au secours !

– Allons voir Julien Laurent mon ami l’indien blanc. »

 

Dans une toute petite maison de rondins, un vieil indien blanc, assis sur une chaise trouée, croise les bras. Son visage ridé et sa bouche édentée nous font peur. Seuls quelques cheveux blancs recouvrent son crâne. Sa peau est blanche et fripée. Une seconde peau de tissu noir marron couvre son corps. Ses deux pattes toutes maigres et tordues en sortent. Une pipe à la bouche, une canne à la main, il nous sourit.

« Bonjour les fourmis ! Je suis content de te revoir, Coco !
– Il y a un incendie dans la forêt… La fourmilière de mes amis, Élie, Mandibule et leur reine a été détruite… A la place, passe une immense piste sur laquelle d’énormes boas ont laissé des traces.
-Je vois. Ce ne sont pas des boas. Ce sont sûrement des camions qui transportent les troncs !

– Les indiens blancs détruisent notre forêt.
Édouard le tamanoir, Ursule la tarentule et même nos ennemies les fourmis noires nous ont suppliés. Il faudrait nous aider. »

– Autrefois, il y a 40 ans, j’ai été député. J’aurais voulu créer un parc dans la forêt amazonienne.
J’avais déposé à l’Assemblée Nationale un projet de loi pour protéger la nature, la flore et la faune. Les sénateurs ont rejeté mes propositions. Très déçu, j’ai tout lâché, j’ai démissionné et j’ai voulu habiter tout seul au cœur de la forêt.
-Il faut à nouveau vous engager, convaincre le parlement ! nous avons besoin d’aide.
– D’accord, mais vous viendrez avec moi en métropole. »
Avec la reine et Élie, nous montons sur Coco qui se pose sur l’épaule de l’indien blanc.
S’appuyant sur sa canne, il grimpe sur la passerelle et entre dans un énorme oiseau de fer.
L’avion décolle et vole longtemps au-dessus d’une immense étendue d’ eau.
« Nous survolons l’Océan Atlantique, explique l’indien blanc.
Et voilà Paris !
D’en haut, j’aperçois plein de fourmilières géantes et même un arbre métallique tout pointu…
Nous atterrissons au milieu d’autres oiseaux de fer.

« Un de mes amis siège à l’Assemblée Nationale. Demain, je crois que la proposition de loi sur la défense des milieux naturels sera examinée. Il faudrait que nous allions au Palais Bourbon. »

Le lendemain, nous retrouvons l’ami de Julien dans une étrange fourmilière : les sièges sont rouges, placés comme sur une moitié de cercle. Les indiens blancs écrivent, discutent.
« Il faut sauver la jungle. Votons pour ce texte de loi.
– Le président est sur son perchoir, chuchote Julien.
– Perchoir ! Perchoir ! s’écrie Coco. Il s’envole et se pose sur la tête du président.
– Quel bel oiseau !
– Il faut absolument le protéger… »

Alors, tous les députés votent OUI. Tous, sauf le président, car Coco lui picore la tête !
Nous sommes heureux ! Nous pleurons de joie !

Nous retournons en Amazonie.
Sur la carte, Julien nous montre un endroit colorié en vert.
– C’est ici qu’on va délimiter le parc.
– Ouaih ! Je suis impatient d’y arriver…
– Quand nous atterrirons, nous prendrons un long bateau à moteur pour remonter le fleuve et rentrer dans la forêt.
Un mois plus tard, la pirogue nous de dépose au cœur de la forêt.
Ici pas de feu, pas d’hommes blancs qui massacrent les arbres, pas de camion, pas de piste… Les arbres, verdoyants, nous entourent. Au-dessus de nos têtes, les oiseaux multicolores chantent. L’odeur des fleurs, des feuilles, de la boue … nous chatouille les antennes. L’alcool de pucerons me monte à la bouche. Avec mes pattes et mes mandibules, j’attrape des brindilles. Élie saute et fait pareil.
Peu à peu, nous construisons une jolie et confortable fourmilière. La reine nous demande de bâtir sa chambre de rêve. Bientôt, elle pondra des œufs et la vie reprendra son cours.

Fin

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