Colporteur N°25

INVASION
Le 17 septembre 2005

Ils sont là, ils sont parmi nous, les envahisseurs sont au Freney d’Oisans.

Mais non pas ceux de David Vincent, ceux qui sont dans vos jardins, dans vos champs, dans vos prés et vos parcs ! Les Rats Taupier.

Ils creusent inlassablement des galeries et forment des monticules de terre disgracieux qui sont maintenant devenus omniprésents sur les terrains de notre commune.
La Grave, Besse Clavans, Mizoën ont été les premiers touchés par cette invasion.
Les dégâts dans les jardins étaient tels qu’ils ont découragé les jardiniers les plus aguérris. Des carottes ou des patates seules les fanes n’étaient pas rongées.

Mais avant tout il faut identifier l’ennemi :
Contrairement à l’idée généralement répendue, l’assaillant n’est pas le « Rat taupe » mais le « Rat taupier » ou Campagnol terrestre.
En effet, le Rat taupe vit principalement dans l’hémisphère sud, les Rats-taupes nus ont une tête aux muscles de la machoire particulièrement développés et avec de grandes incisives qu’ils utilisent pour forer leurs galeries.
Ils sont pratiquement glabres, à la peau rosée, à l’exception de la tête et de la queue qui possèdent des vibrisses ou des poils sensitifs et des pattes qui montrent des poils entre les orteils. Ces sont des animaux complètement souterrains. Ils sont particulièrement sensibles aux vibrations du sol et aux courants d’air. Leur régime alimentaire est végétarien et ils consomment les racines charnues des plantes de savanes.
Ces racines leur fournissent aussi l’eau dont ils ont besoin.
Ils peuvent se révéler des ravageurs redoutables si la colonie est installée sous une zone cultivée.
Ils n’ont que peu de prédateurs (certains serpents) et leur plus grand ennemi reste le froid et aussi les miroirs, parce qu’il est tellement moche que quand il se voit il meurt d’une crise cardiaque.

Le Rat taupier ou campagnol terrestre
pèse de 100 à 300 g et mesure de 15 à 25 cm de long, dont 6 à 7 cm de queue. Il a un pelage brun-roux, plus ou moins foncé dessus, et gris-beige, plus ou moins foncé, dessous. Le corps est ramassé, les oreilles fines et la queue relativement courte.
Très commun dans toute l’Europe jusqu’à la Sibérie, le campagnol terrestre est présent en France surtout dans l’Est et le Nord du pays, notamment dans les massifs montagneux (Alpes, Jura, Massif central) où on le trouve jusqu’à 1 800 m d’altitude.
Il vit sous terre dans les jardins, les prairies ou les vergers. Il creuse des galeries avec les incisives, repousse la terre derrière lui avec les pattes, puis avec la tête vers la surface formant des sortes de taupinières.

Son régime est végétarien ; il se nourrit principalement des parties souterraines des plantes, racines, bulbes, tubercules, et n’hésite pas à s’attaquer aux grosses racines des arbres, qu’il ronge progressivement leur donnant une forme caractéristique en poignard.

Ces dégâts sont insidieux car le dépérissement des arbres est progressif et, souvent, quand il devient apparent, il est trop tard pour les sauver.

Il vit en couple. La reproduction donne lieu à plusieurs portées de 4 à 5 petits par an. La gestation dure 3 semaines. Les jeunes sont émancipés vers 4 semaines et atteignent leur maturité sexuelle vers 2 mois.

Une femelle peut avoir jusqu’à 6 portées par an.

Outre les dégâts commis sur les cultures, le campagnol terrestre peut être le vecteur de nombreuses maladies parasitaires (trichinose, échinococcose alvéolaire – maladie grave pour l’homme), bactériennes (tularémie, peste, listériose) ou virales (rage).

Les prédateurs naturels du campagnol terrestre sont les hermines, les belettes, les renards ainsi que les rapaces et le chat taupier.

Comment s’en débarrasser ?
La menace est serieuse, et les dégats sont pour l’instant minimes sur notre commune. Il y a fort à parier que d’ici un ou deux ans les jardins seront tous dévastés, et que les arbres présenteront les premiers symptômes de décrèpitude.
Il faut savoir que dans ce cas les coûts d’une lutte ont un rapport de 1 pour 10 par années passées.
La première année il y aura un couple, la seconde, ils seront 10 couples dans le meilleur des cas pour nous si le taux de mortalité des rongeurs est très élevé, l’années suivante 100 et 1000 l’année d’après. Tant que les ressources le permettent les couples se multiplient quand cela est nécéssaire une régulation naturelle intervient alors. Les couples migrent vers une nouvelle parcelle de terrain, puis, le processus reprends…10,100,1000…


Terrain retourné par les rats taupier

Lutte préventive :
Nettoyage du terrain : élimination des matières organiques, du bois ; désherbage des haies.
Pose de grillage métallique pour protéger les arbres.

Lutte curative :
Piégeage : piège-pince et le piège à boucle.
Empoisonnement : bromadiolone et difénacoum (anticoagulants).
Gazage : hydrogène phosphoré.

Enfin B.T.Tm (26 rue de l’Eglise, BP 877, 25025 BESANÇON, tél. 03.81.61.08.94) propose une série de pièges “non vulnérants”, dont un qui est spécialement adapté au Campagnol terrestre.

Lionel

Sources : Wikipedia, la Hulotte, le JDD et Google

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