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• mercredi 20 janvier 2021

Extraits simplifiés du site d’Aimé Boquet pour une utilisation pédagogique :

Durant la préhistoire

Le massif de l’Oisans doit à son altitude élevée et à son relief accidenté d’avoir reçu assez tardivement un peuplement permanent.
Les vestiges préhistoriques sont donc rares mais ceux que nous possédons, par des découvertes fortuites, sont suffisants pour brosser un tableau significatif des temps anciens.

Les premiers chasseurs en montagne

Pour les périodes les plus reculées, un campement mésolithique prouve que le gibier des montagnes du cœur des Alpes attirait des chasseurs valeureux installés en plaine, que ne rebutaient ni l’éloignement ni les obstacles naturels.

Des exploitations minières dès le début du 2e millénaire av. J.-C.

[…] De toutes récentes fouilles ont permis de mettre au jour des traces d’exploitation ayant conservé des fragments de bois : ceux-ci ont été datés de 2000 env. av. J.-C.
Cette date correspond au début de l’âge du Bronze.
Donc des mineurs sont montés dans les Grandes Rousses pour ramener de la chalcopyrite et du cuivre gris (deux formes de sulfure de cuivre).
D’où sont-ils venus ? Ou… ont-ils porté le minerai pour y être traité ?
Voilà toutes les questions que le préhistorien se pose sans pouvoir encore y répondre autrement que par des hypothèses.

Une colonisation importante à la fin de l’âge du Bronze

Au-dessus de Villar-d’Arêne, un dépôt d’objets en bronze était proche de filons de minerai de cuivre (chalcopyrite).
Il marque la présence de métallurgistes dès le début du premier millénaire av. J.-C.
Un gisement près de Bons, à Mont-de-Lans comportait des vases et des restes de métallurgie du bronze ou du cuivre. […]

Du VIIIe siècle av. J.-C. en Oisans ont été retrouvés, probablement dans une tombe, une fibule en bronze fabriquée en Italie centrale et un torque torsadé.
Dès cette époque le cœur de l’Oisans possède des objets provenant du trafic entre l’Italie et l’ouest de la France, donc sur une voie de grande importance pour la vie du monde occidental, ce qui suppose un peuplement permanent pour entretenir les voies et faciliter le trafic commercial.
Dans des montagnes au relief aussi divers et abrupt et à ces époques anciennes, il faut imaginer que des chemins reliaient toutes les communautés humaines et qu’ils étaient peu aménagés, certainement non carrossables.

[…]
Si des échanges transalpins existaient depuis des siècles, ils se développent fortement par la mise en place d’un commerce bien organisé entre l’Europe occidentale et l’Italie à la fin de l’âge du Bronze.
L’Oisans y participe dès le VIIIe siècle av. J.-C.

La voie du col du Lautaret vers l’Italie durant la protohistoire

Dans les Alpes du Nord, les Hallstattiens du premier âge du Fer, à partir des VIIe /VIe siècles, accélèrent le commerce entre la France de l’Est et l’Italie en utilisant les montagnards comme porteurs, guides et convoyeurs sur les divers cols.
Les autochtones tirent profit des rétributions du portage et des péages.
Leur richesse se retrouve dans les mobiliers funéraires des nécropoles et des tombes.

L’Oisans n’est pas en dehors de ce phénomène et ni de cette richesse. Les tombes indigènes sont caractéristiques des Alpes : une fosse entourée de dalles contenant un corps allongé.

Le matériel funéraire, daté entre le VIIe et le IIIe siècle, témoigne d’une longue période de prospérité avec la présence de bijoux provenant des deux cotés des Alpes, du nord de la Lombardie et de l’est de la France (bracelets en bronze et décors de types hallstattiens).


En plus, des bijoux sont issus d’une production alpine, ce qui montre le haut degré d’indépendance technique et de dynamisme des autochtones : chaque vallée a un style propre pour ses productions.
Les habitants des environs de Grenoble et de l’Oisans ne sont pas des Hallstattiens mais reçoivent beaucoup de pièces hallstattiennes (bracelets en fer, bracelets creux en tôle de bronze) et aussi des bracelets gravés venus du Queyras.

La tombe découverte en 1860 à 500 m sous le village, sur le chemin vers le Freney- d’Oisans était surmontée d’un tas de pierres, à ne pas confondre avec un tumulus.
Le mobilier funéraire est d’une exceptionnelle richesse car le corps portait de 60 à 80 bracelets aux bras et aux pieds et un collier de perles d’ambre et de verre bleu.

A gauche : des bracelets creux en bronze hallstattiens ;
au centre : des bracelets gravés alpins provenant du Queyras ou de l’Ubaye
et le plus inférieur, en roue dentée, vient de Maurienne ;
à droite : perles en ambre et en verre bleu.

[…]
Les lieux de découvertes archéologiques nous permettent de dresser un canevas du peuplement de l’Oisans et du tracé de la voie vers l’Italie à l’aide des restes d’occupation de la fin de l’âge du Bronze et, à partir du VIIe siècle av. J.-C. à l’âge du Fer, avec les tombes ou nécropoles riches en mobilier funéraire.

 […]
Depuis Bons pour rejoindre la Romanche, deux voies sont possibles :
— par le Freney en passant près de la nécropole de l’âge du Fer, sous le village du Mont-de-Lans.
— par Mont-de-Lans, directement vers l’ancien hameau du Chambon, en amont de la gorge du Ségu, probablement difficile à aménager.
Ces deux itinéraires sont indiqués sur la carte.

En savoir plus sur le site d’Aimé Bocquet

Tu peux vérifier tes connaissances avec ces quatre applications :

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SOMMAIRE

La protohistoire en Oisans

La porte romaine de Bons

Les voies romaines en Oisans

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