Les commerces d’autrefois

LES COMMERCES, MÉTIERS ET ARTISANS D’AUTREFOIS.
Ont participé à cette séance, Lucien, René Léon, Denise, Paula, Stéphanie, Agnès et moi-même.

Si je vous invitais à embarquer dans une machine à remonter dans le temps pour visiter les commerces d’antan et redécouvrir les métiers et artisans d’autrefois, il ne faudrait pas voyager très loin dans notre passé. Un bond d’à peine une cinquantaine ou soixantaine d’années serait suffisant pour retrouver l’effervescence qui animait nos hameaux et villages de montagnes. 

Si nous traversions un village à l’image du Freney d’Oisans par exemple, après quelques mètres le boulanger vous saluerait depuis le seuil de sa porte. Plus loin c’est l’épicier, le cordonnier, le limonadier… Entrez dans l’un des bars du village. Au coin du zinc, un gaillard taillé comme un hercule vous toise, c’est le charpentier qui attend son ami le boucher pour manger le bout de cochon qu’il vient de préparer.

Faire la liste des commerces, des artisans de tous ces métiers petits ou grands, serait une gageure. Menuisier, tailleur, maçon, meunier, infirmière, sage-femme, institutrice, curé, bonne du curé, cordonnier, hôtelier, aubergiste, couturière, facteur, opératrice des P.T.T., limonadier, paysan, garde-champêtre, notaire, chauffeur, maréchal-ferrant… j’en oublie, j’en oublie beaucoup, pardonnez-moi, il y en a tellement. Autant de métiers indissociables à la vie de nos villages par leurs bruits, leurs odeurs, leurs jolies pancartes qui ponctuaient les rues et faisaient partie du décor quotidien. Autant de reliquats aujourd’hui presque effacés par le temps et l’oubli.
Si nous remontions un peu plus dans le temps, en plus du grand nombre de commerces et des artisans, vous seriez surpris par toutes les activités rémunérées à domicile qui occupaient les longues journées d’hiver des femmes, quand le mari colporteur était parti pour sa tournée de plusieurs mois.
Au début du XXe siècle au Freney d’Oisans, c’est une usine qui vendait des perles et du fil de fer aux femmes des villages pour permettre la confection de couronnes et ornements mortuaires.
Plus tôt encore, vers 1860, avant le développement du réseau routier et du tracé de ce qui allait devenir la future grande route de l’Oisans vers la fin du XIXe, à une époque où les sentiers étaient les seules connexions entre les villages et le Bourg d’Oisans, au temps où les sabots et galoches s’usaient sur le chemin la Cheminée — voie expresse pour aller au village d’Auris —, au temps où les déplacements se comptaient en jours plus qu’en heures, quand les mules étaient les meilleurs amis du montagnard, ce sont des surjeteuses, piqueuses, brodeuses, fourcheteuses qui travaillaient  pour les gantiers de Grenoble.
Plus haut en Oisans, dans la patrie des paysans sans terre, on quittait l’habit de chasseur de chamois pour devenir guide et parfois légende, comme un certain Père Gaspard.
D’autres choisissaient la route du colportage et devenaient épiciers, rouenniers, lunetiers, bijoutiers, quincailliers, herboristes, fleuristes, grainetiers… des légendes aussi.
Autant de petits métiers et de savoir-faire presque tous disparus qui permettaient de survivre et gagner un peu d’argent pour améliorer un quotidien difficile sans quitter cette terre pourtant si dure à façonner.

• Témoignages sur les commerces d’autrefois

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A découvrir également sur le site :

Texte sur la traversée du Freney d’Oisans en 1963
Photo interactive de la rue du cassini 1932
Photo interactive de la R.N. 91 vers 1950
Photo interactive de la poste vers 1950
Dossier sur les gantiers de Grenoble

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