1878 : Étude sur la romaine de l’Oisans (I)

1878 : ÉTUDE SUR LA VOIE ROMAINE DE L’OISANS (Partie I)
Merci à Brigitte pour ce document inédit découvert dans une maison de Clavans-en-Haut-Oisans.

Un petit cahier avec une couverture en papier cartonné vert, 24 pages jaunies, usées presque entièrement noircies d’un texte tapé en typo Courrier, sur une machine à écrire mécanique (!), le tout assemblé par six agrafes… Entre deux pages, sur une feuille volante, un plan imprimé sur un papier filigrané « Vercors Borjon ».
Voici la description du document découvert dans une maison de Clavans-en-Haut-Oisans que l’on vient de me déposer.
Son titre malhabilement manuscrit « Étude Nouvelle et plus complète de l’ancienne voie Romaine de l’Oisans et de ses annexes« . Une date, 1878 figure sur la couverture et sur la dernière page du document. Les seules indications sur l’auteur sont les initiales J.H.R, plus bas et plus petit D.M. (Lire la partie II)

Je vous propose de découvrir durant les prochaines semaines les 24 pages de ce document inédit.
Pour un confort de lecture, les textes seront réécrits avec quelques corrections orthographiques et grammaticales d’usage. Les graphies de noms de lieux et noms propres ne seront pas modifiées, les ratures et annotations seront conservées quand cela est possible et pertinent.

Ce document offre un aperçu relatif, mais néanmoins intéressant  sur les connaissances de la fin du 19e de la voie romaine et sur ses connexions et ses passages supposés en Oisans.
Plus tard, une mise en parallèle sera réalisée entre ce document et les découvertes récentes, travaux d’historiens et parutions contemporaines que j’ai pu consulter.

Une recherche a été lancée pour connaître le nom de l’auteur (amis généalogistes si les initiales J.H.R correspondent au nom d’un habitant de Clavans aux alentours de 1878, merci de nous faire signe).

Étude Nouvelle et plus complète de l’ancienne voie Romaine de l’Oisans et de ses annexes.
Par J.H.R
D.M. 1878

L’ANCIENNE VOIE ROMAINE DE L’OISANS

Parmi les peuplades des Alpes gauloises qui eurent à lutter contre l’invasion romaine, pour leur indépendance, se trouvait celle des UCENI, correspondant par sa situation au pays actuel de l’OISANS.
Ainsi que la contrée de ce nom, la peuplade ucénienne occupait le bassin de la Romanche presque entier, avec les vallées affluentes et même au delà. Elle se composait de 2 tribus différentes, la tribu des EDENATES et celle des DECIATES. Le nom d’UCENI qui la distinguait et duquel est dérivé celui d’Oisans, était sa dénomination primitive, que les Romains, après la conquête, avaient ensuite traduite selon leur langage.
Entourés d’autres peuples, indépendants comme eux, les Uceni étaient bornés, au Nord par les MEDULLES, au sud et à l’ouest par les Tricoriens, à l’Est par les Garocèles et les Caturiges.
L’intérêt et les sympathies de leur nationalité les rattachaient par des liens de toutes espèces, à la confédération des Allobroges, dont ils n’étaient séparés, au nord-ouest que par la chaine de Belledonne.
A l’abri de la grande enceinte des monts qui la protégeait la peuplade des Uceni, forte de sa position, jouissait d’une existence propre et d’une autonomie complète. Un sol fertile, d’immenses et belles montagnes lui procuraient des avantages exceptionnels non seulement pour son bien être intérieur, mais encore pour les échanges et le commerce. L’exploitation de mines nombreuses, ajoutait à ces avantages une source féconde de richesses. Déjà avant  l’époque romaine, les habitants du pays ucénien avaient une civilisation avancée.
L’invasion Romaine – Les Romains trouvèrent les Uceni|s sur leur passage
Ainsi le prouvent les découvertes de sépultures antiques faites, depuis moins d’un demi-siècle, sur plusieurs points de la contrée et dans lesquelles des objets divers et précieux, signes de distinction chez les peuples de la Gaulle, ont été exhumés avec les ossements eux mêmes . (en 1839 à VENTELON et à VENOSC sur le bord d’un chemin public)
Ainsi que tous leurs voisins, les Uceni étaient constitués en peuplade guerrière, chargée principalement de la défense du sol contre les ennemis du dehors. Prélevée sur une population apparemment bien supérieure en nombre et en ressources à celle qui la remplace aujourd’hui, la milice était formée d’hommes robustes habitués à une laborieuse vie, aguerris par l’exercice périlleux de la chasse aux bêtes féroces, et préparés de bonne heure aux dangers de la guerre.
Le temps vint où ils allaient déployer toutes ces qualités contre un ennemi dont ils connaissaient la puissance. Rome, déjà maitresse d’une partie du monde, méditait la conquête des Gaules, et le pays des Uceni, situé non loin de la frontière italienne, pouvait, entre autres, lui fournir à cet effet un trop utile passage.

[À suivre…]

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