Les 4 Saisons

Voici la première partie du texte rédigé par des membres de l’association Frénétique : Lucien, Cyrille, Brigitte, Jean-François, Denise, Paula, Anne-Marie, Lionel.
Merci à Brigitte pour les superbes photos ( en fin d’article un diaporama de 70 images).
Bonne lecture.

PRINTEMPS :
Il fallait préparer les terres de semences (blé, pommes de terre) ;
Il fallait refaire les murs en pierres sèches, éboulés au pied d’un champ et obstruant un chemin.
Remonter la terre de bas en haut avec des cavagnes ou à bât de mulet avec les pariers. (Charrier la broue). Il était nécessaire également de lutter contre ce fléau qui veut qu’inexorablement la terre des parties hautes du champ soit attirée vers le bas.
Pour fertiliser les sols, il était indispensable de porter le fumier dans les champs (foumorger) à l’aide du bayard (il s’agissait d’une caisse à 3 côtés seulement pourvue d’un brancard à chaque extrémité, que portaient 2 personnes) ou des bissaches ou des tombereaux. Le fumier était épandu.
En ces lieux où les cailloux abondent, il fallait éliminer, à la main, ces derniers des prés. Les pierres étaient entassées sur les côtés formant des clapiers.

Ensuite il fallait ratisser les champs à l’aide d’un râteau pour enlever les feuilles, les branches, et égaliser les taupinières.
Le temps était venu de faire les barloques ou berloques (corvées payées par la commune de remise en état des chemins muletiers, des ponts, des ruisseaux, des murs, des combes et rigoles).
Après l’hivernage, les bêtes sortaient progressivement (débronner) de l’écurie en attendant l’estive. (enmontagnage le 11 juin)
Aux premiers beaux jours de mai, à ces « petits boulots » succédaient ceux « plus nobles » consistant en la préparation des labours destinés aux semées de printemps d’une part (orge et avoine), à la plantation des patates d’autre part.
Toujours jeter un œil sur l’almanach pour les dictons et la phase lunaire exemples : les Saints de glace,
« Ne pas faire de jardin tant qu’il y a de la neige en l’Outre ». (Clavans)
Histoire de chien et chèvre (Auris)
Les céréales d’hiver (seigle et froment) avaient été, semées à l’automne précédent (à la St Maurice pour le seigle) c’est-à-dire aux alentours du…23 Août « pour en avoir à son caprice» !
En plus de ces activités, il fallait garder les troupeaux (vaches, chèvres, moutons). Ce travail était souvent réservé aux enfants. Au moment de la récréation, la maman de Lucien venait demander l’autorisation à la maîtresse pour qu’il puisse quitter l’école pour aller garder les bêtes.

ÉTÉ :
L’été les troupeaux sont en alpage. Toutes les activités agricoles étaient concentrées aux fenaisons. Le matin à la levée du jour, les hommes partaient faucher à la daille (faux). Les femmes, après avoir fait le travail d’intérieur, trait la vache, soigné les poules et le cochon, livré le lait, elles rejoignaient les hommes vers 9 heures avec le mulet et la charrette. Elles n’oubliaient pas le casse-croûte qui était composé d’un meurçon, d’un bout de lard, de patates et de fromage. (cerasson).
Après la pause, il fallait retourner les andins fauchés les jours précédents.
Une fois, le foin sec, il fallait confectionner les ballons. Ce sont des brassées de foin insérées dans trois cordes reliées par un bâton. (Photo)
Ces ballons étaient chargés sur la charrette. Bien respecter la charge afin que le mulet puisse tirer l’attelage. Le repère était fixé ainsi : 12 ballons par charettée, le ballon pesant 40 kg environ. Quand les prés n’étaient pas accessibles en charrette, le transport était effectué à dos de mulet.
Le bât est équipé de quatre crochets de bois, sur lesquels venaient s’arrimer les ballons de foin. Le mulet ainsi bâté, le muletier venait jusqu’à la grange pour décharger les ballons avant de les étendre sur la « moute » (empilement du foin dans la grange). Quand le foin était rentré encore « tiet » (légèrement humide) il fallait répandre du sel pour éviter la fermentation. On disait : saler la moute.
Faire les foins, durait jusqu’à la maturité du blé (15 août).
Moissonner se fait de deux façons. La moisson du blé se fait à la faucille (vourlame) et le seigle couché à la faux. Il fallait rassembler le blé en gerbe C’est-à-dire lier un petit fagot de blé avec un lien fait avec les plus grandes pailles. Ces gerbes sont rassemblées pour constituer un premier cône, chapeauté par un deuxième cône de quatre gerbes servant de parapluie. La « bourle » était ainsi constituée. (Photo). Lorsque le blé était bien sec, il était rentré à la grange sur l’aire. A temps perdu ou par temps maussade, l’opération du battage arrivait.
Battre consiste à extraire le grain de l’épi et garder la paille. Les grains servaient à faire la farine, du complément d’aliment pour les bêtes et pour la prochaine semence. La paille était stockée sur le planchette en attendant d’être utilisée pour la litière ou pour fabriquer les giboules, les ruches, les corbillons, garnir les bâts et les colliers de mulets .
Cette opération de battage se fait de plusieurs manières.
La plus simple consiste à taper les gerbes contre une lauze fixée au mur pour faire tomber le grain.
La deuxième, au fléau. Outil de deux pièces de bois, dont la plus grande servait de manche, étaient reliées par une articulation en cuir. Quatre hommes des plus habiles frappaient en cadence sur les gerbes étalées sur l’aire. Les femmes ramassent alors la paille, les gosses le grain dans les corbillons, en attendant d’être vanné.
La troisième, plus moderne et surtout plus efficace, se pratiquait avec la batteuse à bras. Deux costauds actionnaient les manivelles qui entraînaient un tambour équipé de couteaux, qui agissait comme des peignes pour séparer les grains de la paille. Le grain tombait directement dans le corbillon, tandis que la paille était conditionnée en ballots.

Quand le grain est séparé de la paille, il reste à le vanner pour extraire le son et les pources (poussière) afin de le rendre propre pour le transformer en farine.

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