LIVRE DE COMPTES D’UN COLPORTEUR DE CLAVANS DE 1896
Véritable mine d’informations aujourd’hui, le livre de comptes du colporteur permet une plongée dans le quotidien de la prospection du marchand itinérant.
Pour le porte-balle, la tenue méticuleuse des comptes avec chaque transaction, les créances, soldes et dettes de ses clients étaient indispensables à la prospérité de son activité professionnelle saisonnière.
Certains livres étaient très bien tenus, d’autres trahissaient un manque d’instruction ou de volonté dans l’engagement professionnel comme nous le révèle cet extrait tiré du mémoire de Laurence Fontaine :
« Des deux porte-balles dont les dossiers de banqueroute sont conservés à Grenoble, le procureur impérial relève pour l’un, en 1852, qu’il sait à peine lire et écrire, qu’il n’y a pas de livres de commerce, ne fait pas d’inventaire et ne tient aucune comptabilité « car il est impossible de décorer de ce titre un carnet informe qui se trouve entre les mains du syndic »; et pour l’autre, en 1862, qu’il lit et écrit correctement, mais que ses carnets sont tenus de façon irrégulière et incomplète. »
Même s’ils étaient mal tenus ces nombreux livres de comptes laissent supposer que l’instruction élémentaire, lire, écrire, compter ne faisait pas défaut à ces marchants ambulants. S’il voulait partir, le colporteur devait avoir un minimum de connaissances et l’école les préparait à cela, car on trouve dans les cahiers scolaires des exercices où il est demandé de tenir un livre de compte, rédiger des lettres indispensables, manier les effets commerciaux, etc.
Pour en savoir plus :
Les Colporteurs de l’Oisans édité par le Musée d’Huez et de Oisans
ISBN 2-9512231-1-0