Cet été partageons la route !

Cliquez-moiCET ÉTÉ, PARTAGEONS LA ROUTE !
Auto-vélo, cet été en Oisans, partageons la route.

L’Oisans, terre de contraste, l’hiver elle est la destination préférée de millions de skieurs, snowboarders, et autres glisseurs de tout acabit ; l’été, elle se décline depuis quelques saisons, en véritable terrain de jeu pour les princes de la Petite reine, les passeurs de cols tous azimuts, les rois de la pédale, les accros de la pompe… je veux bien sûr parler des cyclistes, qui chaque année, sont de plus en plus nombreux sur nos petites et tortueuses routes de montagne.

Dès que les beaux jours arrivent, telle l’hirondelle, le cycliste revient en pleine forme, en solitaire, en grappe ou en harde… avec le même plaisir, il attaque nos routes, mais, reconnaissons-le, entre vélos et autos, les joies de la première cohabitation sont consommées et oubliées depuis bien longtemps. Le partage de la même bande de bitume devient de plus en plus difficile entre belligérants !

Partageons les routes et les poissons d’avril. 

Dans ce monde sans pitié, deux visions s’affrontent :
– D’une part, l’automobiliste, autoproclamé « propriétaire » de la route sur un rayon de 50 m2 de périmètre autour de son véhicule en mouvement. Il refuse obstinément de partager le moindre bout de macadam. Grondant, vociférant derrière son volant, les yeux exorbités, injectés de sang, l’écume aux lèvres… affirmant de façon péremptoire la limite de son territoire à grand coup de Klaxon, et d’invectives imagées : « Eh ! Va donc et danseuse ! »
– De l’autre, le brave cycliste, monté sur un bien frêle esquif, virtuose de l’équilibre, alchimiste de la force centrifuge, en un mot un artiste ! Lui se contente de quelques cm2 de bitume pour s’adonner sans retenue à ses plaisirs onanistes.
Juste un petit bout de route… « un petit bout de route », qui pour certains, est encore trop demandé !

C’est une véritable crise existentielle qui se déroule sur l’asphalte de nos montagnes, la situation ne pouvait pas durer, heureusement, la SPROUT est arrivée !

Mais qui se cache derrière ce curieux acronyme me demanderez-vous ?
SPROUT : Solution et Partage des Routes en Oisans entre Usagers du Trafique), c’est une commission très spéciale, rassemblant un groupe mêlant sociaux-pro, professionnels du tourisme, et politiques de l’Oisans, des personnes averties qui pensent pour nous et qui, au travers de cette commission, ont planché sur un projet d’étude et d’analyse, dans le but de désamorcer cette fameuse crise. Grâce à ce groupe de travail, pour cet été 2015, une proposition est faite, avec la mise en place d’une méthode évolutive, innovante, visant à améliorer les comportements routiers en Oisans, durant les beaux jours et surtout, au plus fort de la saison estivale.

Un travail qui a nécessité une année d’étude, de simulation, plus de 2000 questionnaires analysés, afin de proposer un projet global, fédérateur et équitable prenant en compte les intérêts et attentes divergents des deux parties.
Cette étude complète a été présentée devant un aréopage d’officiels très attentifs, il y a une quinzaine de jours, lors du dernier salon à Pot en Belgique.
La solution proposée a remporté l’unanimité des plébiscites, elle sera mise en vigueur, à titre expérimental, du 1 juillet au 31 août 2015 sur une grande partie des axes roulants du tout nouveau canton d’Oisans-Romanche. (cf. cartes et documents annexes.)

Nous vous présentons tout de go le travail remarquable de cette commission. Nous espérons que, comme cela l’a été pour nous, ce projet innovant saura être apprécié du plus grand nombre.

Présentation :
C’est donc sous la houlette de son président survitaminé, M. W. Voet, que la SPROUT a présenté cette fameuse étude très complète et tant attendu, sur les difficultés de cohabitation entre automobiles et vélos sur les routes d’Oisans durant la belle saison, principalement sur certains axes routiers hyper fréquentés durant l’été.

Un exposé simple, tenant en 4 parties (si l’on exclut l’avant-propos relatif au milieu géographique particulier de notre région, que je ne développerai pas dans cet article) :

1 Analyse du problème.
2 Solutions apportées.
3 Limitations et alternances.
4 Autorisations et tolérances.

1 Analyse des problèmes.
Dans son rapport, la SPROUT propose un compte rendu très complet de la situation « de crise », que je ne reprendrais pas dans son intégralité par manque de temps et de place, je vous suggère de vous référer aux paragraphes – E, P et O de cette analyse très complète. (cf. cartes et documents annexes.)

Après lecture, il semble tout de suite évident que le rapport de force ou conflictuel qui s’établit entre usagers de la route (vélos VS auto et autres véhicules) repose sur, je cite : « une mauvaise interprétation du bornage des zones d’expressions déambulatoires des pratiquants ».
En claire, la route n’apporte pas une lecture suffisamment claire des espaces réservés aux cyclos et aux autos. Ce malentendu provoque flous et tensions qui s’amplifient d’année en année, chacun se sentant dupé par l’autre*…
(* En introduction, lors de sa prise de parole, M. W Voet, a expliqué qu’une partie de données collectées n’ont pas été prises en compte dans le rapport final, car, selon lui, ces données étaient difficilement quantifiables et pouvaient biaiser un rapport déjà très complexe.
Ont donc été écartés de l’analyse les comportements cyclo irresponsables, voire dangereux : les interprétations toutes particulières du Code de la route par une frange des pratiquants, les déboitements brutaux sans se signaler, les circulations du mauvais côté de la route pour réaliser une ascension à l’ombre, les dépassements à la descente par la droite, les courses « sauvages » [rassemblant parfois des centaines de coureurs] faites sans affichage et sans demande officielle d’autorisation préalable, les coupures hebdomadaires ou ponctuelles de certains axes routiers compliquant les déplacements d’une partie de la tranche active des habitants, pour qui aller travailler devient alors un casse-tête…, l’interruption répétée de dépose et d’enlèvement du courrier, les zones de défécations improvisées à proximité d’habitations, les déposes d’ordures de mêmes ordres, les grandes difficultés à pouvoir accéder à des services de soins durant certaines périodes de l’été soit parce que les services sont saturés, soit parce que la route est fermée…)

2 La solution brillante de la SPROUT, c’est tout simple, mais il fallait y penser :
Pour que la route soit mieux partagée, il faut tout simplement redistribuer équitablement chaque partie aux usagers.
Oui, mais comment faire ? Le plus simplement du monde, en coupant la route en deux par sa moitié :
– la file de droite aux voitures,
– la file de gauche aux cyclistes,
– la ligne centrale permettant une séparation claire et visible pour chaque usage.

Selon la SPROUT, l’étude permet de prévoir que l’automobiliste sera ravi de retrouver « son territoire » (la voie de droite) complètement dégagé et fluide, le cyclo-touriste quant à lui bénéficiera d’une voie (celle de gauche) complètement libre, dégagée et pourra s’adonner enfin, sans plus aucune retenue à son loisir favori.

3 Limitations et alternances.
Bien sûr un tel bouleversement dans nos habitudes ne se fera pas sans compromis et quelques petits réglages préalables.
Pour cette raison, quelques limitations entreront en vigueur durant cette première année test.
Alternance montée et descente.
La première limitation touche les automobilistes, ils devront s’acquitter d’un sens de circulation montant, à certaines heures de la journée et descendant à d’autres. (cf. planning des horaires montants et descendants)
Alternances minéralogiques.
Une circulation alternée, se basant sur le troisième chiffre en partant de la gauche de la plaque d’immatriculation, sera aussi mise en place afin de filtrer et limiter le nombre de véhicules à moteur autorisés à rouler sur la voie de droite.
Toutefois, cette règle étant utilisée en milieu urbain dans le cas des pics de pollution et pour éviter toute confusion, la formule Circulation Alternée Cyclo Auto, sera enrichie d’un caractère particulier visant à utiliser la date du jour comme variable immatriculatoire.
Ainsi, si votre numéro de plaque est pair, et que le jour de semaine est pair, les deux s’ajoutent. Vous pourrez donc prendre votre véhicule seulement les jours pairs.
Idem, pour les jours impairs et pour une plaque impaire, seulement les jours pairs.
À contrario, si vous aviez une plaque impaire et que le jour est pair, alors vous pouvez rouler les jours impairs et vice et versa, et réciproquement.
Ce calcul simple et brillant ne peut que favoriser un peu plus la fluidité des routes uissanes l’été. Si vous avez des doutes, rassurez-vous, la Gendarmerie nationale sera équipée de jumelle radar avec calculatrice intégrée, afin de sanctionner de façon la plus pédagogique possible les contrevenants. D’ailleurs, il vous sera remis en plus de votre contravention, un petit carton avec une table calendaire vous permettant de faire vos additions sans plus jamais vous tromper. Nous ne pouvons qu’applaudir des deux mains cette belle initiative.

4 Autorisation et tolérance.
Possibilité pour bénéficier d’une autorisation exceptionnelle de circulation.
Pour conclure, la SPROUT, à qui on ne la fait pas, est lucide, elle sait qu’une partie de la population locale trouvera à redire de ces nouveaux aménagements. (Il y a toujours des grincheux et des mécontents.)
Pour cette raison, quelques aménagements sont d’ores et déjà envisagés pour les automobilistes faisant preuve de bonne volonté et ceux, quelque soit leur numéro de plaque minéralogique. (cf. Document annexe)

Seront tolérés :
– Tout automobiliste qui se déplace avec un ou plusieurs vélos sur le toit de leur voiture.
– Toutes les voitures s’improvisant « suiveuses » circulant à 15 km/h sans autorisation et provoquant, par sa seule présence, de forts ralentissements et incitant à des dépassements parfois dangereux.
– Le transport en covoiturage, à la condition que les passagers puissent présenter : un maillot jaune, un rouge à pois ou un vert (ne sont pas admises les chemises à carreaux, les robes à fleurs), un drapeau hollandais (ne sont pas admis les drapeaux français maintenus dans le sens vertical).
– Toute personne pouvant présenter une revue Pif Gadget dans son blister d’origine (n’est pas admis le Journal de Mickey), une casquette Pernaud Ricard (à défaut un verre ou une mignonnette [attention l’abus d’alcool…]), ou un saucisson Cochonou garanti « pur porc », emballé dans son torchon d’origine à motifs Vichy rouge !
– Toute personne qui parle couramment le hollandais ou le néerlandais (ajouter « une fois » à la fin de chaque phrase n’est pas admis).
– Toute personne capable de donner sans se tromper les 10 derniers vainqueurs du Tour de France non déclassés par la suite pour dopage.
– Toute personne capable de monter une dérivation électrique depuis un lampadaire, afin d’alimenter une pompe à bière.

Cette initiative est un plus pour notre région touristique, elle montre notre volonté et notre envie de toujours proposer plus, d’innover, d’aller plus loin, encore et encore pour rendre notre région plus attractive et plus sécuritaire pour un plus grand nombre.

Je propose à toutes les personnes qui le désirent, de rentrer plus en détail dans la mise en place du plan de réquisition des axes concernés, des horaires et de la grille d’alternance, des ouvertures et fermetures des routes sens montée, et sens descente, des numéros de téléphone utiles et de nombreuses autres informations à connaître avant l’été 2015.
Cliquer sur ce lien pour accéder au : Dossier SPROUT.

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, une erreur ou si vous souhaitez ajouter une précision,
veuillez nous en informer en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur les touches [Ctrl] + [Entrée] .

Print Friendly, PDF & Email
Ce contenu a été publié dans ROUTE, VILLAGE, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.