Les ouvriers morts du Chambon

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Trommels, usine à béton du Chambon, 28 août 1930, collection Freneytique

LES OUVRIERS MORTS DU CHAMBON
Poursuite de mes recherches sur  les circonstances exactes des 13 accidents mortels qui ont marqué le chantier du Barrage du Chambon entre 1930 et 1932. Plusieurs articles découverts dans le journal le petit Dauphinois relatent ces tragédies. 

Sur le même sujet :
La mort de Francesco Carpanedo
La tragédie du Chambon
Grave accident au Barrage du Chambon 

– La Mort de Bonino Francesco David, le 9 mars 1932
Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 12 mars 1932
Un manoeuvre tombe et se tue dans la Romanche.
– Un pêcheur du Freney-d’Oisans (Isère), a découvert dans la Romanche le cadavre d’un manœuvre sujet italien. Ce dernier qui passait par le tunnel du Châtelard, trompe par l’obscurité, s’était engagé dans une fenêtre donnant sur le vide et avait fait une chute mortelle. 
Nota : L’article pourrait laisser penser que l’ouvrier travaillait sur le Chambon, en réalité, il venait proposer ses services sur le chantier. Je reviens plus en détail dans cet article : La mort de Francesco Bonino.

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– Mort de Benattia Amar, le 9 mars 1932, Stèle de Mizoën
Accident mortel
– Au barrage du Chambon, sur la Romanche, au Fresney-d’Oisans (Isère), un sujet marocain, le nommé Amar, a fait une chute d’environ 100 mètres et s’est écrasé sur des rochers. La mort fut instantanée.

– La mort de jean Uchman, le 21 avril 1932, stèle du Freney d’Oisans
Dans La Petite Gironde, dimanche 24 avril 1932, Grenoble, 23 avril.
– Des ouvriers travaillent actuellement nuit et Jour dans la région de Bourg-d’Oisans au captage du torrent le Drac, pour créer le barrage du Chambon, dans la nuit de vendredi à samedi, une benne chargée de blocs de pierre s’est renversée brusquement au-dessus d’une équipe d’ouvriers. Six de ces derniers ont été atteints. L’un d’eu, Jean Ukman, âgé de 26 ans, sujet polonais, a été tué sur le coup. Cinq autres ont été grièvement blessés. Deux sont dans un état désespéré.

– La mort de Tius Francesco, le 21 septembre 1932, dernier nom figurant sur la stèle du Freney-d’Oisans
Le petit Dauphinois, jeudi 22 septembre 1932
Un ouvrier électrocuté
Le Freney-d’Oisans (Isère),
21 septembre. — Hier, sur les chantiers du barrage du Chambon, l’ouvrier italien Tins (Tius Francesco) a été électrocuté.
Cet ouvrier, son travail terminé, devait, suivant des instructions reçues, s’assurer de l’état des tôles perforées ; il prit une lampe baladeuse et pénétra dans le trommel. C’est à ce moment qu’il fut électrocuté. Malgré les soins qui lui furent prodigués, il n’a pu être rappelé à la vie. Il laisse une veuve et deux enfants.

– La mort de deux ouvriers Jamari Ali et Selfo Viron, les deux ouvriers ne figurent sur aucune stèle
Petit Dauphinois, jeudi 11 février 1932
Bourg-d’Oisans (Isère), 10 février.
– Deux ouvriers travaillant au barrage du Chambon, nommés Jamari Ali et Selfo Viron, qui s’en allaient ; à leur chantier, voulurent prendre à travers la montagne, un raccourci pour arriver plus rapidement. Soudain, au-dessus d’eux, se détacha un bloc de rocher, qui les renversa l’une et l’autre.
Ils furent relevés peu après par d’autres ouvriers ; mais, leur état était si lamentable, qu’on dut, mander deux voitures du service des « ambulances, automobiles » pour les transporter à l’hôpital de Grenoble.
Les deux malheureux ont succombé peu après y avoir été admis.
Nota : les noms sont certainement mal orthographiés, comme très souvent dans la presse pour ce type d’article. Les deux hommes ne sont pas déclarés morts sur le chantier, leurs noms ne figurent pas sur les stèles du Freney et de Mizoën.

– Mort d’un enfant de Mizoën
Dans le livre « l’École engloutie », Mme Eugénie Sie, dernière institutrice de l’école du Dauphin, relate une tragédie qui endeuilla toute la vallée :  En cette période, une nouvelle cause d’absence se produisit parmi mes grands garçons : ils allaient cueillir des Edelweiss près du glacier du Mont-de-Lans, pour les vendre aux premiers cars de touristes étrangers (Anglais, Américains) qui commençaient à passer sur notre route, encore bien étroite.
C’est alors que survint un terrible accident, qui endeuilla le village. Un des petits J. (ils étaient 5 dans la classe portant le même nom) offrait ses bouquets aux occupants d’un car, un deuxième survint, qui happa le pauvre enfant…
Ce bien triste événement fut la cause du retour à l’école de plusieurs absents.

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Tombe du jeune Pierre Jouffrey dans le cimetière de Mizoën.

– Le petit Dauphinois lundi 2 août 1926.
Un petit marchand de lavande écrasé par une automobile
Le Freney-d’Oisans, 1er août.
Un lamentable accident s’est produit, hier, vers 15 h .30, au, lieu dit la Cascade,
village du Dauphin, entre le Freney et La Grave.
Deux auto-cars étaient arrêtés, à ce moment-là, des deux côtés de la route. Un garçonnet de neuf ans, qui vendait des bouquets de lavande aux touristes, traversa la chaussée, au moment où débouchait une automobile transportant, quatre Grenoblois. Le conducteur ne put l’éviter et le malheureux enfant tomba sous les roues.
Atteint à la tête, il succombait quelques minutes plus tard. M. le docteur Léger, de
Bourg-d’Oisans, appelé en hâte, ne put que constater le décès.

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