L’incendie de La Grave en 1746

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La Grave, La Meije, photo fin XIXe début XXe, Martinotto Frères. Archive Musée Dauphinois.

L’INCENDIE DE LA GRAVE EN 1746
Publié dans La Meije, No 165, 15e année, janvier 1968.

Graphie originale conservée.

Extrait des registres du Conseil d’État

Vu au Conseil d’Etat du Roy, le procès-verbal dressé le 27 octobre 1746 et jours suivants, par le sieur Gravier, Subdélégué de l’intendance du Dauphiné au département de Vizille, de l’incendie arrivé au village de La Grave, le 21 dudit mois d’octobre à deux heures après-midi, duquel il résulte que les Particuliers y dénommés, ont perdu par cet accident, non seulement leurs maisons et bâtiments, mais encore leurs denrées, bestiaux, meubles, linges, habits, outils de labourage, papiers et généralement tout ce qu’ils possédaient, le tout estimé par ledit procès-verbal, non compris les récoltes en foin, paille, grains, habits, linges et meubles, 62 648 livres, que cet accident est arrivé à la veille de la plus rigoureuse saison de l’année, qu’en enlevant à ces habitants les grains qu’ils avaient récoltés pour leur subsistance, ils ont été réduits à la dernière misère, que le payement qu’ils avaient fait pour lors de leurs impositions des années antérieures jusques et compris 1745 à 47 livres 9 sols près, et de près de moitié de celle de 1746 prouve leur bonne volonté et leur affection pour le service de Sa Majesté, enfin que ce village est un lieu d’étape absolument nécessaire pour le passage des troupes de Sa Majesté, Avant égard à la situation desdits habitants, et voulant leur procurer quelque soulagement, et les mettre en état de rétablir leurs maisons et de continuer leur résidence audit lieu de La Grave.

Vu l’état fait ensuite dudit procès-verbal d’incendie des sommes que les particuliers incendiés doivent de reste de leur taille de l’année 1745 et 1746 montant pour ladite année 1745 à 47 livres 9 sols et pour 1746 à 474 livres 14 sols, ensemble l’Avis du sieur Jomarron, subdélégué général de l’intendance de Grenoble, en l’absence du sieur de la Porte, Commissaire départi en ladite généralité : Ouï le rapport du sieur de Machault. Conseiller ordinaire au Conseil royal, Contrôleur Général des Finances, le Roi en son Conseil, a déchargé et décharge lesdits particuliers incendiés du village de La Grave desdites sommes de quarante sept livres neuf sols d’une part et quatre cent soixante-quatorze livres quatorze sols d’autres, dont ils restaient débiteurs sur leurs impositions des années 1745 et 1746. Veut en conséquence Sa Majesté qu’il soit tenu compte aux Consuls Collecteurs de leur Communauté desdites années, desdites sommes de 47 livres 9 sols et 474 livres 14 sols par les Receveurs des Tailles de l’Election de Grenoble en Exercice, en chacune desdites années, et auxdits Receveurs des Tailles par les Receveurs Généraux des Finances desdits Exercices, auxquels elle sera passée et allouée en reprise sur les Parties qu’ils doivent porter au Trésor Royal, en rapportant le présent Arrêt et le Certificat de non sobuto (?) desdites sommes dans les Comptes qui seront rendus par lesdits Receveurs Particuliers et Généraux en la Chambre des Comptes, et partout où il appartiendra, et pour donner auxdits habitants le moyen de se rétablir de leurs pertes : Ordonne Sa Majesté qu’ils demeureront déchargés de toutes Impositions de Tailles et autres généralement quelconques pendant dix années consécutives, à commencer en mille sept cents quarante sept, pendant lesquelles dix années lesdits Habitants ne seront compris dans les Rôles qu’à cinq sols chacun pour toute sorte d’impositions, à la charge par eux de continuer leur résidence audit Lieu de LA GRAVE.

Enjoint Sa Majesté au Sieur Intendant et Commissaire, départi en ladite Province de Grenoble, et à son absence, audit Sieur JOMARRON, Subdélégué Général, de tenir la main à l’exécution du présent Arrêt. Fait au Conseil d’Etat du Roy tenu à Versailles le six décembre mil sept cent quarante six.

Collationné. Signé : AYNARD.
Pour copie : JOMARRON.

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