Hôtel l’Oberland, en face de la gare du Bourg-d’Oisans.
Création d’un hôtel au Bourg-d’Oisans
Source Retronews : Les Alpes illustrées, 18 janvier 1894
Grâce aux patriotiques efforts de quelques hommes dévoués, notre cher et vieux Dauphiné est en train de se transformer, et il offrira bientôt aux touristes et aux étrangers, de plus en plus nombreux chaque année, les mêmes commodités de voyage et de séjour que sa voisine et rivale la Suisse, à qui, disons le bien haut, il ne le cède en rien sous le rapport de la beauté et de la variété des sites alpestres.
Après avoir rendu plus rapides et plus confortables les moyens de locomotion qui sillonnent nos admirables montagnes ; après avoir multiplié dans toutes les directions les services de voitures et provoqué la création de trains supplémentaires, le Syndicat d’initiative, dont l’éloge n’est plus à faire, vient, en effet, de constituer la 1 Société dite: Société Immobilière des hôtels de l’Oisans et du Briançonnais. Le programme de cette Société, ainsi que l’indique sa dénomination, consiste à établir dans les principaux centres de cette merveilleuse région montagneuse des hôtels proprement tenus, intelligemment gérés et aménagés confortablement quoique sans luxe inutile, tels qu’il en existe dans un grand nombre de localités de la Haute- Savoie et de la Suisse.
Montée par actions, au capital de 200,000 fr. divisés en 2,000 actions de 100 francs chacune, ce qui les met à la portée de toutes les bourses, cette Société va entreprendre, aussitôt sa constitution effectuée, la construction d’un premier hôtel au Bourg-d’Oisans même, où le besoin d’un établissement de cette nature se fait si vivement sentir depuis longtemps. Par sa situation, tout à proximité de la gare du nouveau tramway, dans un emplacement admirablement choisi à tous égards, et en raison de l’affluence des visiteurs de plus en plus nombreux qui fréquentent ces parages, cette entreprise peut être d’ores et déjà assurée du succès.
Par une indiscrétion que les futurs souscripteurs nous pardonneront, nous pouvons dès maintenant leur donner la certitude qu’ils se trouveront en présence d’une affaire sérieusement et honnêtement conduite, à en juger par le choix des administrateurs statutaires si honorablement connus dans notre cité et qui comptent parmi les personnalités les plus sympathiques et les plus dévouées aux choses alpines : M. de Montal, président du Syndicat d’initiative: M. Félix Viallet, ingénieur, président du Club-Alpin ; M. Merceron-Vicat, ingénieur, membre de la Société des Touristes du Dauphiné; M.Devilaine, ingénieur directeur des papeteries de Rioupéroux, administrateur de la Compagnie du chemin de fer du Bourg-d’Oisans.
Avec de tels éléments n’avions-nous pas raison de dire que la généreuse initiative du Syndicat, qui a déjà tant fait pour notre pays, ne pouvait manquer d’être couronnée d’un plein succès ? Aussi, ne doutons-nous pas que tous ceux qui ont à cœur la prospérité du Dauphiné ne répondent à rappel de la Société en contribuant à sa prompte constitution par de nombreuses souscriptions.
Ajoutons, en terminant, que l’intention des promoteurs de cette œuvre est d’inaugurer le nouvel hôtel l’été prochain (NDLR. hôtel terminé et ouvert en 1896), et souhaitons-leur la réussite complète que méritent leurs généreux efforts.
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