Nécrologie du Général Bataille

NÉCROLOGIE DU GÉNÉRAL BATAILLE 
Journal le Salut Public, édition du 10 janvier 1882, 

Nécrologie du Général Bataille

— Le général Bataille a succombé dimanche à deux heures du matin aux suites de l’attaque d’apoplexie dont il avait été frappé lundi, dans son domicile de la rue de Chaillot, où il habitait depuis qu’il avait quitté son commandement d’Orléans.
Un instant on avait espéré qu’il se rétablirait de cette attaque, mais la maladie a été la plus forte.

Né en 1810, à Bourg-d’Oisans (Isère), Henri Jules Bataille était fils d’un ancien officier de l’Empire. Orphelin, sans famille, il entra comme boursier à la Flèche, puis à Saint-Cyr, d’où il sortit en 1834. Capitaine en 1843, chef de bataillon en 1850, lieutenant-colonel en 1854, général de brigade en 1857 et général de division en 1806, il fit les campagnes de Crimée, d’Algérie et d’Italie.
Dès le début de la campagne de 1870, il reçut un commandement dans l’armée de Rhin. Après avoir assisté aux premières batailles, il se retira sous Metz avec le gros de l’armée.

Le 16 août, à Gravelotte, sa division fut une de celles qui souffrirent le plus pondant cette sanglante journée. Dès le commencement de l‘action, le général avait eu son cheval tué sous lui. Une seconde monture eut le même sort. Le général, à pied, reste à la tête de sa division, qu’il entraîne de nouveau au combat en payant valeureusement de sa personne.

La journée devait être fatale au vaillant soldat, une balle lui traversa le ventre. Ramené à Metz, il y passa plusieurs mois entre la vie et la mort. Ce fut seulement dix mois plus tard, après la Commune, qu’il put reprendre son service.

M. Thiers lui confia alors le commandement d’un corps d’armée.

Le général Bataille était un des officiers les plus justement estimés de notre armée. Au courage personnel, dont il a donné de si fréquentes preuves, il joignait une énergie, un sang-froid, une justesse de coup d’œil qui faisaient de lui un commandant précieux dans les moments critiques.
Les Allemands, eux-mêmes, ont signalé ce côté da sa personnalité, en lui rendant pleine justice dans les ouvrages qu’ils ont publiés sur la guerre de 1870. Ils parlent notamment avec grand éloge de la façon dont le général Bataille rallia les troupes françaises, après la défaite de Spickern, et réussit à les ramener en bon ordre jusqu’à Metz.

Nommé en 1873 commandant du 5e corps d’armée, à Orléans, il fut remplacé en 1879 par le Général Doutrelaine.

Le général Ba-taille avait été nommé grand-croix de là Légion-d’Honneur en 1876.

Note de Denis Veyrat : Henri Jules (le général) est né le 11 septembre 1816 au Bourg-d’Oisans et déclaré le 12 octobre 1816, (je dis bien 1816). Il s’est marié tardivement le 28 juin 1874 à Paris 16° avec une cantatrice, veuve âgée de 30 ans, Françoise Rabou dite Mlle Monbelli. Il décède le 8 janvier 1882 à Versailles.

la tombe du Général Bataille et de sa mère Sophie Antoinette Garnier, originaire d’Allemont, se trouve au Cimetière Montparnasse, 3e div., 1re section (Paris 14e). (Source Coutumes et Traditions de l’Oisans, bulletin No 76.)

Son père Jean (Pierre) (1772-1823) était un ancien capitaine de cavalerie de Bonaparte puis de Napoléon (il a participé à l’expédition d’Egypte). Il s’est marié à la fin de sa carrière militaire en 1814 avec une fille d’Allemont Sophie Antoinette Garnier.

Son grand-père Jean Bataille (1731-1776) était chirurgien au Bourg-d’Oisans ; c’est une famille originaire de Bourgoin. Sa deuxième épouse, Marguerite Chalanche,  née à Auris est issue d’une famille originaire de Savoie (St Sorlin d’Arves)

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