observation de l’assistance aux enterrements

La Grave – la Meije, Carte postale peinte début XXe.

OBSERVATION AU SUJET DE L’ASSISTANCE AUX ENTERREMENTS 
Source :
Archives de Mme Louise Pudda
Extrait de l’Écho de la Meije, Bulletin paroissial de La Grave, édition de mai 1937.

Une observation au sujet de l’assistance aux enterrements.

Depuis un certain temps déjà, il s’est introduit dans nos paroisses une nouvelle méthode d’assister aux enterrements. Cette méthode de plus en plus suivie consiste à accompagner le défunt jusqu’à la porte de l’église puis quand on est arrivé là, à l’abandonner pour aller faire une station au café pendant que se célèbre dans l’Église la cérémonie des funérailles. Après avoir bu son petit ou grand verre à la santé du défunt sans doute !… On revient près de la porte de l’église pour le à sa sortie et le raccompagner jusqu’à la tombe qui va le recevoir dans un coin du cimetière. Cette méthode nouvelle n’est certes pas compliquée du tout ; on peut la suivre sans rien se fouler ! Mais elle a un gros défaut, que nous devons signaler, une fois pour toutes : ce qu’elle est d’une « muflerie » sans précédent ! Qui ne voit en effet que c’est se moquer du défunt et de sa famille que d’assister de cette sorte à un enterrement religieux. Nous comprenons très bien que des assistants venus du dehors et qui arrivent parfois en sueur, hésitent à rentrer dans nos églises glaciales dans la crainte d’un refroidissement. Par là, ils peuvent être excusables de ne pas assister à la cérémonie qui a lieu dans l’église. Nous comprenons aussi que des Juifs, des Mahométans, des Boudhistes, restent à la porte de nos églises, mais quand on est catholique, affecter de ne pas rentrer dans l’église aux enterrements, soit par impiété, soit par respect humain, soit pour toute autre raison du même goût, et après une station au café, revenir palabrer devant la porte de l’église en attendant la sortie en cortège qu’aucuns appellent sans doute cela : un progrès ! Nous, nous l’appelons comme plus haut : une muflerie, qui est d’autant plus vile qu’elle insulte à un mort, à des gens qui pleurent et à la religion dans l’exercice de miséricordieuses fonctions. Tout le monde devrait comprendre que s’il est un endroit où l’on n’a pas besoin de « mufles », c’est aux enterrements qui sont assez tristes par eux-mêmes sans qu’on vienne y ajouter de nouveaux motifs de tristesse.

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