La première trace d’exploitation minière est attestée près de Vaujany, dans les Grandes Rousses, au début du IIe millénaire av. J.-C. et correspond au Bronze ancien ; (2300 – 1600 av. J.-C) source Wikipédia
A l’Âge du Bronze, des filons de quartz et de chalcopyrite (un minerai de cuivre) sont exploités entre le Col du Couard et le Lac Blanc sur le Plateau des Petites Rousses sur une quarantaine de sites repérés. L’exploitation saisonnière à ces altitudes était faite par abattage au feu (sapin, épicéa) et une partie du traitement du minerai était réalisée sur place.
Abattage : la totalité des sites inventoriés témoigne de la pratique de l’abattage par le feu. Des puits ont été forés par cette méthode depuis l’affleurement. Plusieurs percuteurs ont été retrouvés.
L’exploitation a débuté avant la guerre de 1914. M. Borry Borret (d’Huez) avait la concession. Il allait chercher le charbon avec deux mulets. C’était une exploitation familiale. Ensuite ça s’est agrandi… un artisan a repris la concession et l’a développée.
Le travail Dans la mine de l’Herpie, le minerai se composait d’anthracite, un charbon de très bonne qualité. Au tout début de l’ exploitation. Il était extrait par « les cheveux », c’est-à-dire par le haut ! (Trop cher pour étayer depuis le bas.) ce qui a provoqué des infiltrations et fragilisé le terrain. Par la suite, il a bien fallu extraire depuis le bas, avec des galeries. Il fallait étayer un maximum, et le charbon rendu friable tombait au moindre coup de pioche. Par moment le rendement était si important qu’il avait fallu se battre pour être payé. L’ingénieur Eymieux ne voulait pas payer. Barthelemy de Besse l’avait attrapé et menacé si méchamment qu’il a finalement cédé.
En ce temps là, elle fonctionnait jour et
nuit, tout le temps, en 3/8 avec une trentaine d’ouvriers , Mizoën,
Auris, Besse (15 en hiver) des Polonais, des Russes.
Il n’y avait pas encore de foreur, les galeries étaient creusées à la pioche. Tous les wagonnets étaient chargés à la pelle. Le wagonnet qui arrivait était déchargé dans la benne. Le charbon était descendu par câble en benne jusqu’à Bourg d’Oisans dans une usine qui fabriquait les boulets de charbon. C’est la benne descendante qui faisait monter l’autre.
Ils étaient bien payés. Et pour les habitants de la région c’était considéré comme un travail facile. Ils disposaient de 2 jours de congés et même avec la neige, ils en profitaient pour revenir à Besse. Ils étaient logés, nourris. L’ambiance était terrible. Ils s’engueulaient tout le temps ! Ils se tapaient. Les gens de Besse étaient assez forts à ce jeu ! Il n’y avait que dans le travail qu’ils s’entendaient.
Ils préparaient 12 quarts de vin et à
chaque coup d’horloge, dong, dong, ils buvaient un quart… C’était
des paris. La table était épaisse, personne ne pouvait la soulever
!
L’Avalanche En 14, ils avaient fait un bâtiment pour les prisonniers allemands. Cette cabane n’avait jamais été démolie. Ils s’en sont servi de dortoir. L’avalanche n’était jamais venue, mais là, le 9 février 1950, elle a tout rasé. Il y a eu 12 morts. (10 de Besse) Il y a deux seulement qui s’en sont réchappé : un Arlot et le fils de la jambe de bois qui s’en étaient sortis. Un de Besse qui était coincé a sorti son couteau pour se couper le poignet mais a finalement pu s’en sortir sans ça. Après la catastrophe, ils ont bouclé. On a dit que même si l’avalanche n’était pas venue, ils allaient arrêter quand même à cause du rendement qui n’était plus rentable.
Source : Marcel Aubert
Mine de l’Herpie par M Bouvier
La mine est constituée par deux galeries en
pente douce, d’environ 400 mètres de longueur, reliée entre elles
par un puits vertical de 50 mètres de profondeur. Ce puits sert à
déverser le charbon qui vient du haut (le point d’extraction le plus
élevé se situe à 2600 mètres d’altitude) dans la galerie du bas,
où il est acheminé vers la trémie.
« C’est là, m’explique
notre guide, que le charbon sort enfin de terre, pour être chargé
sur les bennes du téléférique qui le transportera à
Bourg-d’Oisans, où il est traité :
l’anthracite en bloc
ou en poussière est trié et préparé selon l’usage auquel on le
destine.
Une voie ferrée est posée sur le sol du
boyau que nous foulons. Poussé par un homme, un wagonnet contient
750 kilos de charbon. Je vais le pousser jusqu’au puits. Après, les
mules s’en chargeront.
Car, dans cette mine, il y a des mules
qui assurent le transport de la galerie du bas.
Les mineurs arrivent un à un à l’orifice de la galerie et tous ont le même clignement d’yeux en sortant. Éblouis par la réverbération de la neige. Ils descendent vers leur demeure un beau bloc de houille sèche sous chaque bras, pour alimenter le feu de la cantine. Dur métier que celui-là. Les hommes mènent ici une existence sévère. Loin de leurs foyers, sans femme ni enfant. La plupart des ouvriers ne savent pas faire de ski, et ils descendent juste une fois par mois à Bourg-d’Oisans par les bennes du téléférique. Au milieu des privations de toutes sortes qui sont leur lot quotidien, il est une restriction qu’ils n’auront jamais à envisager : celle du chauffage. C’est la revanche du mineur.
Mine de Brandes du XIIe au XIV siècles par Marie-Christine Bailly-Maître
Dans la seconde moitié du XIIe siècle
un village
s’implante à plus de 1 800 m d’altitude, sur un
haut plateau au cœur du massif de l’Oisans,
afin d’exploiter un gisement de plomb
argentifère. La mine ferme
dans les années 1330 pour cause d’inondation. Le village se vide
alors très rapidement de ses occupants.
Une
fouille archéologique
apporte les informations
matérielles tant sur l’organisation d’un habitat permanent à 1 800
m d’altitude que sur le fonctionnement d’une importante exploitation
et fournit des éléments de chronologie qui permettent d’affirmer
qu’au milieu du XIIe siècle, le site existait déjà.
L’exploitation de
la mine d’argent
Toutes les étapes de
l’extraction minière
se retrouvent à Brandes : extraction, concassage, broyage et lavage
du minerai.
L’extraction se fait dans plusieurs chantiers miniers, à ciel ouvert et souterrains, qui s’échelonnent de 1700m jusqu’à 2700m d’altitude. Elle se réalise au feu car sous l’action des flammes la roche s’attendrit et se desquame et il suffit alors de la faire tomber avec une pointerolle.
Dans les galeries les mineurs circulent parfois sur des planchers suspendus dans le vide, s’éclairant de leurs lampes. Découverte exceptionnelle, des voies de roulage médiévales composées de rondins de bois et facilitant le passage des traineaux sont encore conservées dans certaines galeries.
Le minerai est ensuite
concassé dans
des mortiers, simples pierres excavées, à l’aide de percuteurs en
pierre. Il peut être ensuite broyé
grâce à des meules fonctionnant par énergie hydraulique. C’est
enfin le lavage
qui permet la séparation ultime du minerai d’avec sa gangue, il
s’effectue dans de vastes bassins aménagés en bordure d’une grande
amenée d’eau, selon un dispositif complexe.
Malgré l’ampleur de cette grande entreprise minière, celle-ci décline tout au long du XIVe siècle pour des raisons techniques (profondeur des galeries, problème d’évacuation d’eau et de gestion des déchets…) et s’arrête définitivement avant le milieu du XIVe siècle.