• vendredi 23 mars 2012

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Chapitre 2            Georgina

Le mercredi matin, après le petit-déjeuner, je retrouvais les filles et en quelques minutes, nous atteignîmes la maisonnette. Nous fûmes admiratifs devant le jardinet coloré.
Nous étions en automne et les fleurs semblaient plus belles, plus épanouies qu’en plein été.
Julie qui était grande, actionna une poignée reliée à un fil métallique et l’on entendit un son de cloche cristallin.
Deux ou trois fois furent nécessaires avant que la porte ne s’ouvrît tout doucement.
Georgina nous apparut encore plus petite que d’habitude. Mais un sourire aimable se dessinait sur son visage et d’une voix très douce elle nous dit :
– Ah ! Les enfants, je vous attendais.
Nous redoutions le premier contact cependant nous fûmes accueillis comme si nous nous connaissions de longue date.
–  Entrez, entrez.
Georgina était vraiment une vieille dame toute petite et très âgée.
Elle avait des rides bien marquées sur tout le visage, des cheveux blancs comme neige, retenus en chignon, des petites lunettes rondes.
Elle portait une longue jupe noire, avec un gilet de laine gris et une petite dentelle blanche. Le haut d’un chemisier entourait son cou tout fripé.
Elle était un peu courbée à cause de son grand âge, se déplaçait à petits pas en s’appuyant sur sa canne.

– Attention à Chérubin !
Un chat couché, sur le coussin d’une chaise, nous suivait des yeux.
– Il griffe les visiteurs qu’il ne connaît pas ; mais il n’est pas méchant le moins du monde !
Nous lui avons parlé tout doucement pour faire connaissance avant de pouvoir approcher la main pour le caresser.
Il faisait bon dans la cuisine où elle nous avait fait entrer : un poêle ronflait fort et sur les murs il y avait plusieurs étagères surchargées de vaisselle, boîtes et bocaux, paniers, plantes qui séchaient, quelques livres à l’épaisse reliure, deux ou trois tableaux dont un retint mon attention.
Mais j’entendis la voix intriguée de Julie qui murmura :
– Vous saviez que nous allions venir ?
– Bien sûr, bien sûr !
Les enfants ne viennent jamais me voir… sauf lorsqu’ils veulent cultiver un jardin, ajouta-t-elle avec un sourire malicieux.
– Comment avez-vous deviné ? C’est le maître qui vous l’a dit ?
– Pas tout à fait. Mais je sais les choses. Parfois il n’est pas utile de dire ou de parler pour comprendre les gens. Que voulez-vous savoir, bien que je m’en doute ?
– Comment faire un beau jardin ?
– Dans votre monde, il faut respecter plusieurs étapes et observer la nature.
En faisant cela, vous vous épargnerez beaucoup de travail.
La nature n’est jamais éloignée d’un jardin.
Il s’agit de copier celle-ci, d’observer comment elle fonctionne : de l’eau, du soleil, des tas de petits animaux dans et sur le sol.
On peut aider la nature en ôtant les pierres de la terre et amener du bon fumier naturel de cheval ou de mouton, en mettant également une matière que les jardiniers appellent du compost.
Comme nous sommes en montagne, il fait froid l’hiver, et avant que la neige ne recouvre le sol, il faut protéger la terre du jardin en étendant beaucoup de feuilles. Sous les feuilles les petits animaux pourront passer l’hiver bien au chaud, continuer à vivre en remuant le fumier avec la terre.
Jusqu’au printemps ; il n’y a rien d’autre à faire.
– C’est drôlement facile, s’enthousiasma Sarah.
Et elle ajouta sans malice «c’est pas sorcier.»
Ce qui fit sourire Georgina.
– Mais après, dis-je, à partir du printemps…
– C’est une autre histoire, éluda Georgina.
Vous reviendrez me voir aux prochaines vacances d’automne.

Mais d’ici là, faites ce que je vous ai dit.


 


 

 

 

 

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Categorie: expression écrite, Sciences  | Tags:
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