• jeudi 03 mai 2012

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Chapitre 7          Le retour et notre jardin

 

Je n’ai pas souvenir d’avoir répondu. La seule chose dont je me souvienne, est que je sortis de ma torpeur, assis sur le canapé de Georgina. Nous étions les uns contre les autres, tous en train d’émerger d’un long sommeil de « Belle au Bois Dormant ».

– J’ai fait un grand rêve, dis-je en bâillant et en m’étirant, plus ou moins imité par mes camarades.
– Je pense bien. Racontez-moi ça ! demanda Georgina.

Le côté extraordinaire du rêve, était que nous avions rêvé la même chose. Voilà qui était surprenant. Comment était-ce possible ? Transmission de pensée ? Illusion collective ?

– Nous sommes allés au pays imaginaire, commença Sarah.
– Même que dans nos aventures, il y avait des épreuves terribles : Robert le Sournois, le savant fou et le monstre à un million de têtes, le mur de feu, le coup du ballon, ajouta Thomas.
– Mais nous sommes revenus, précisai-je.
– Quelle imagination ! s’exclama Georgina. Je crois que vous avez mangé trop de crêpes.
– Et le Maître de Vie qui nous a donné un cadeau pour vous, Georgina s’écria Anaïs.

Mais oui, c’était bien la preuve que nous avions voyagé au pays imaginaire.
Cependant, nous eûmes beau chercher, le petit sachet demeura introuvable. Nous étions fâchés de cette perte, tellement cette histoire de rêve nous semblait réelle et que, surtout, nous étions persuadés de l’avoir vécue.

Le temps passant, l’idée du rêve qui nous semblait si réel, s’estompa progressivement.
Soudain, comme mû par une inspiration, je parcourus des yeux les murs de la pièce.
Point de tableau, disparu lui aussi.
Machinalement, je me frottai les yeux pour être sûr que je n’étais pas le jouet de quelques duperies.
« C’est vraiment étrange ! » pensai-je.

Bon, il fallait prendre le parti que tout était redevenu normal, que la vie allait suivre son cours. Je trouvais que, même Georgina, perdait son côté que Sarah appelait « sorcière ».
Il fallait donc se faire une raison !

Nous rencontrâmes encore quelques fois Georgina. Elle nous prépara de nouvelles recettes : tarte à la courge, petits gâteaux salés, beignets de pommes de terre à l’orange, gnocchi, roses des sables…

Elle nous aida aussi beaucoup de ses conseils. Nous venions la voir pratiquer dans son propre jardin et nous refaisions les mêmes gestes dans le nôtre qui prenait une belle allure.

Dès notre retour, nous avions ôté le matelas de feuilles de protection et le foin qui recouvraient le terrain de notre futur jardin.
Ensuite, nous avions enlevé les herbes inutiles et étalé le fumier.
Mon grand-père était arrivé sur son tracteur pour labourer.
La charrue avait retourné la terre en mottes.
Certains élèves avaient retiré les mottes du sillon, d’autres avaient épierré.
Puis, il avait ameubli la terre avec son motoculteur.

En classe, nous avions fait le plan du jardin en respectant les légumes « Bons voisins ».
Nous avions constitué des équipes qui s’occupaient chacune d’un légume.

Chaque équipe planta ou repiqua son légume, son fruit ou ses fleurs (carottes, fraises, pommes de terre, tomates, capucines…) et assura l’entretien de sa parcelle de jardin.

 


Il fallut planter, semer, arroser, désherber, éclaircir…
Avant de partir pour les grandes vacances d’été, nous eûmes le plaisir de goûter nos radis et nos premières salades.

A la fête de l’école, nous fûmes très fiers de montrer notre réalisation à nos parents et nous leur précisâmes que c’était grâce aux conseils magiques de Georgina.
– GEORGINA ! Mais qui est donc cette Georgina ?
– La vieille dame qui habite la petite maison rigolote au bout du village…
Les parents parurent étonnés !
Dans l’excitation de notre fête, nous n’avions effectivement pas vu Georgina, que nous avions pourtant bien invitée.

Epilogue

 

Le lendemain, premier jour des vacances, nous nous rendîmes tous chez Georgina.
La maison nous parut tristement abandonnée, Georgina était introuvable et rien n’y fit, malgré tous nos appels. Elle avait donc disparu. Nous eûmes l’impression pénible que l’endroit n’avait pas été habité depuis longtemps : jardin retourné à la friche et fleurs sauvages, tout respirait l’abandon.
Nous étions désolés, affligés et consternés.
Nous avions l’impression d’être des orphelins inconsolables.
Nous avions perdu notre mamie d’adoption.

Au moment de quitter les lieux, quelque chose attira notre attention.
Sur le portillon du jardin, il y avait d’accroché, un petit sac bleu ciel que nous reconnûmes immédiatement, puisque nous l’avions eu entre les mains auparavant.
A l’intérieur rien, si ce n’est qu’une feuille pliée en quatre sur laquelle étaient écrits ces simples mots: « Merci, mes enfants que je n’oublierai jamais. Georgina. »

La réalité est une chose, et au cours d’une existence, il peut se passer tant d’évènements surprenants ; le rêve faisant partie de la vie.
Nous voilà arrivés au terme de cette histoire. Je la raconte seulement maintenant.
Qui me croirait ?
Il y a tant d’histoires mystérieuses de part le monde. En voici une de plus.

FIN

P.S : Que croyez-vous que je sois devenu ?
Et bien je suis devenu jardinier. J’ai ajouté l’écriture à cette activité.
On me qualifie donc de jardinier-écrivain ou l’inverse. Une espèce de sorcier me dit-on parfois car je suis un spécialiste en jardinage. J’écris des histoires depuis le havre de paix qu’est le jardin de ma maison.
Souvent Georgina revient dans mes pensées émues, car je lui dois ma vocation.

 

 

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