1744 Négociations autour de l’or vert.

1744 NÉGOCIATIONS AUTOUR DE L’OR VERT
Orthographe et graphie des toponymes conservés du texte initiale.
Extrait du Bulletin de l’association Coutumes et Traditions de l’Oisans.

« Le foin est l’or vert, le foin est le carburant des armées en guerre. Au cours du 18e siècle, le front de Briançon (Face à la Savoie, faisant partie du royaume de Sardaigne, allié de l’Autriche au moment de la guerre de succession [1740-1748]) en a consommé énormément. Il venait pour une bonne part des villages de l’Oisans.
Des magasins étaient établis en divers points du Mandement, en particulier à Ornon, Villar Eymond, Gauchoir et Mondelent; les manants et paysans possesseurs de mulets assuraient les transports d’une communauté à l’autre.
En avril 1744, 300 quintaux de foin attendent d’être déplacés du Bourg d’Oysans à Mondelent, puis au Villar d’Arène et au Monétier. Depuis Vizille, Monsieur Gravier, le subdélégué, commande la manoeuvre ; il négocie les rétributions avec le consul de Villard d’Arène – non sans peine…

«…Vous savez que les précédentes voytures étaient à 20 sols le quintal du Bourg au Villar darennes. Elles ont été augmentées de deux sols sur mes représentations, mais il fallait nécessairement pour le voyage du Bourg coucher dehors et passer le pénible chemin de la montée du Montdelent avec les bêtes chargées.
J’ay cru obliger la carte haute (Auris, Freney, Montdelent, Besse, Clavans,Mizoen, La Grave, Villard d’Arène) en établissant ce magasin des foins dans la combe de Montdelent et surtout les communautés de La Grave et du Villar darennes parce que vous n’aviez que la descente du Montdelent à passer avec les bêtes chargées et qu’en partant de bon matin l’on peut faire le voyage et j’ay cru que ce port était plus avantageux à 16 sols que de venir au Bourg à 22 ; et si vos habitants y font réflexion, ils le trouveront ainsy.
Quant aux déchets de ce foin, il faut que les voituriers prennent soin de les couvrir de quelque bourras ou autre chose pour éviter que les frottements contre les buissons et les rochers n’y causent un déchet qui diminuerait le prix de la voiture et qu’ils en aient bien soin en chemin, moyennant quoi on aura égard au déchet
indispensable, parce que je vois bien que l’on ne peut éviter qu’il y en ait un petit aux bottes sans sacs…
Votre communauté a refusé très mal à propos de prendre la fourniture de l’étape à un prix où l’on ne pouvait pas perdre dans ce printemps et où il y aurait eu beaucoup à gagner à l’automne, temps auquel vraysemblablement les troupes passeront s’il y a du passage…
Je suis Monsieur votre très humble serviteur.»

GRAVIER

Photo d’illustration : Dégagement et relevage d’une Borne frontière de Savoie situé sur l’arête de la montagne de la Lauze 2470 m, par M. Dionnet et M. Meunier de l’association Coutumes et Traditions de l’Oisans

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