Le lac Saint-Laurent avant 1191 et après 1219

LacSaintLaurentLE LAC SAINT-LAURENT AVANT 1191 ET APRÈS 1219
Rétrospective du lac de l’Antiquité au début du XIXe siècle réalisée l’été dernier dans le cadre d’une exposition sur l’histoire du lac Saint-Laurent à travers la cartographie ancienne.

Cet article vient en complément de : Survol du lac Saint-Laurent, Infographie sur le lac Saint-Laurent et Mandement de Jean de Sassenage.

C’est dans le cartulaire de Saint-Chaffre-en-Velay datant de 1 036 que l’on trouve la plus ancienne trace écrite du lac. Le Bourg d’Oisans est désigné alors « Sanctus Laurentius de Secum lacum », c’est-à-dire Saint-Laurent sur le bord du lac. Puis il est à nouveau cité dans la charte de l’abbaye d’Oulx entre 1058 et 1120. Un acte d’Urbain II, en date du 20 mars 1095 recense les paroisses qui sont situées depuis le lac jusqu’au « col dit l’Autaret ». Deux autres Papes, Calixte II le 28 mars 1120 et Eugène III le 11 mai 1148 le confirment.


Le lac est à nouveau cité en 1280, 1292, 1344, et 1351. Les fluctuations du niveau d’eau doivent être assez sensibles, car en 1389, les Dames de Prémol le disent en partie asséché.
Au XIVe siècle, plusieurs documents fournissent des indications sur la superficie du lac. L’enquête Delphinale de 1339, le limite à la plaine des Sables, en aval de Bourg-d’Oisans.
Une reconnaissance des habitants du Saint-Laurent-du-Lac datant de 1405, donne les grandes limites du lac (mais semble- t-il en se référant à une époque antérieure).
Deux suppliques en 1465 et 1485 et un dénombrement de 1540 attestent des restaurations éphémères du lac en amont du barrage de l’Infernet et de la Vaudaine.
À partir du XVIIe siècle, on entreprend de régulariser le cours de la rivière.
Une nouvelle débâcle, moins importante, a lieu en 1612.
Très souvent citée par les historiens, la cartographie ancienne semble rendre compte de la situation, car le lac est représenté sur de nombreuses cartes du Dauphiné éditées entre 1634 et 1690, mais il est absent des productions réalisées par l’ingénieur cartographe Dauphinois Jean de Beins entre 1619 et 1650. Ce qui pourrait paraître étonnant, de prime abord, car c’est sous la direction du même ingénieur cartographe, qu’en 1612, une ouverture fut habilement percée dans l’éboulement, afin de permettre à nouveau à la Romanche, de s’écouler normalement. La réponse à cette interrogation trouve sa solution dans l’étude des méthodes de recopie et de diffusion (pas toujours très rigoureuses) des cartes géographiques de l’époque.
En 1693, sur la carte du Dauphiné produite par Nicolas de Fer, le lac a disparu.
Il est tout à fait légitime de penser que dès l’Antiquité*, la voie en encorbellement de Rochetaillée avait été creusée dans la falaise pour faciliter la circulation en bordure d’un lac, ou d’une zone très marécageuse. (*Une découverte récente semble confirmer une fréquentation de cette voie dès l’époque romaine.)
D’autres traces et documents attestent que le lac était navigable et possédait un port au Moyen Âge.
On montrait encore dans les années 1800, près du presbytère actuel de la paroisse du Bourg d’Oisans, un bloc granitique auquel tenait un anneau de fer qui servait, dit-on à amarrer les esquifs (bac ?). Deux autres points d’abordage sont aussi désignés par la tradition sur le pourtour du lac, l’un sur la commune d’Oz, l’autre sur celle de La Garde où l’on voyait encore des anneaux de fer pour le bac à treille.
En 1848 se concrétise le premier travail systématique d’assèchement par le « Projet général d’endiguement ».

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