Miracle à Venosc !…

Village de Bourg d’Arud, château de la Muzelle en arrière plan par Georges SERBONNET en 1937 – Source : musee dauphinois

1902 MIRACLE À VENOSC OU PLACEMENT DE PRODUIT ?!

Extrait des Annales catholiques : revue religieuse hebdomadaire de la France et de l’Église.

Source Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5716070g

Il y a deux ans, au cours d’une excursion dans les montagnes, nous nous arrêtâmes pour laisser souffler les chevaux au Bourg-d’Arud, commune de Venosc (Isère), devant un hôtel tenu par M. Giraud. Après avoir admiré la cascade qui descend de la montagne et vient grossir le torrent du Vénéon, nous entrâmes dans l’hôtel pour nous rafraîchir.

M. Giraud nous fit le plus aimable accueil. Malgré la douceur de la température sa femme était assise auprès du feu, pâle, les traits tirés et présentant tous les dehors d’une personne gravement atteinte. « Ma pauvre femme est perdue, » nous dit l’hôtelier à voix basse, « rien ne peut la soulager. »

Nous partîmes en lui exprimant nos vœux pour le rétablissement de la malade et, au milieu des voitures de touristes qui encombraient la route, nous reprîmes notre chemin.

Dernièrement le hasard voulut qu’en plein mois de décembre, flous dûmes traverser ces contrées. Après une longue course par des chemins pleins de neige, nous étions très heureux de pouvoir nous réchauffer. Un spectacle curieux nous attendait à l’hôtel Giraud: l’hôtelière que nous avions vue si triste et si abattue tors de notre première visite allait et venait, la figure souriante et pleine de santé. Elle nous reconnut et s’amusa de notre étonnement.

« Mon martyre est fini, » nous dit-elle, « il a duré plus de deux ans et demi, j’aimerais mieux mourir que de souffrir encore ce que j’ai enduré. Pendant plus de six mois, je suis restée sans prendre la moindre nourriture, j’avais des nausées rien qu’en regardant les aliments, j’étais tourmentée par une constipation des plus tenaces, je ne pouvais plus trouver un instant de repos, toutes mes nuits se passaient dans les plus douloureuses insomnies.
Je dus garder le lit, car je souffrais dans tous les membres. Quand je me levais on me portait auprès du feu, et j’y passais dés journées entières sans pouvoir faire le moindre mouvement. J’étais devenue méconnaissable tellement j’étais maigre et pâle. J’étais plongée dans un profond désespoir.
Un jour on vint me dire qu’une personne du pays avait été guérie d’une maladie très grave après avoir eu recours à la Tisane américaine des Shakers. On me remit aussi un petit livre contenant plusieurs lettres écrites par des malades qui remerciaient Monsieur Fanyau, pharmacien à Lille (Nord) de leur avoir fait connaître un remède aussi salutaire, je voulus ressayer moi-même, je n’en avais pas pris quatre doses que je commençais à en ressentir les merveilleuses propriétés. Après mon deuxième flacon, j’étais délivrée de tous ; mes malaises. Ainsi mon mari s’empressa-t-il quand il me vit si bien portante d’annoncer ma guérison à M. Fanyau ; il pria même M. Turc, maire de Venosc, de bien vouloir légaliser sa signature au bas de la lettre qu’il adressait à notre bienfaiteur afin qu’elle eût un caractère d’incontestable authenticité.
Vous qui m’ayez vue si près du tombeau, vous pouvez constater, les merveilleux changements qui se sont produits en moi. Mon appétit est des meilleurs, je dors fort paisiblement, toutes mes fonctions s’accomplissent aisément et comme toute personne qui a échappé a un grand danger je suis heureuse de vivre, ne charge aux miens et pouvant m’occuper des soins de mon intérieur. Puisse mon exemple être utile à mes semblables. »

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