Remède pour préserver en santé les boeufs et vaches

Descente des troupeaux, gravure XIXe siècle. Archive Musée Dauphinois.

REMÈDE POUR PRÉSERVER ET CONSERVER EN SANTÉ LES BŒUFS ET VACHES
Archive André Glaudas
Texte retranscrit de René CHATEL dans le magazine GÉ No 47, février 1987.
Graphie originale respectée.

Allemont (Isère), 1743
 » diffuser par ordre de notre très Saint Père le Pape :
Pour maintenir les boeufs et vaches en santé et les préserver du mal qui règne à présent en plusieurs pays, on observera qu’avec l’aide de dieu on les garantira d’un tel malheur. Il faut avoir deux carreaux d’acier du plus fin que l’on pourra trouver et en bailler un au maréchal qui le fera chauffer dans sa forge jusque en état de fondre et y mettra dessus dans la dite forge un bâton de souffre de la longueur du doigt, lequel fondra sur le carreau. Cela fait, il faut avoir un pot d’eau de vie de la plus rafinée et la mettre dans un coupeau de bois ou d’autre matière et puis le maréchal tirera le dit carreau tout en feu, le jettera dans la dite eau de vie en laquelle le feu s’y mettra, mais il ne faut pas la laisser beaucoup brûler car elle luy oterait sa force, mais étouffer le feu ; cela étant fait, il faut mettre la dite eau de vie dans une bouteille de verre et la bien boucher puis vous en donneré un petit verre à chaque boeuf ou vache tant qu’elle durera
et ne leur bailler rien à manger que deux heures après et les faire saigner à la tête deux ou trois jours après. En ce pot il n’y a que pour quatre bêtes soit boeuf ou vache puis après vou prendré l’autre carreau d’acier et le feré bien rougir à la forge en un autre feu et le jetteré dans un seau d’eau de fontaine ; le laisseré dedans et feré blanchir la dite eau avec de la farine de seigle ou cosséal (céréale ?) et vous en donneré à boire un pot à chaque boeuf ou vache tant qu’elle durera et ne les faisant manger que deux heures après et ne pas attend re que le malles attaquent, car il ne serait plus tems et avec l’aide de dieu qui bénira ce remède la santé leur sera conservée. Ce remède a été éprouvé.

Copie en Allemont de dessus l’original dont j’en ay fait lecture au peuple le sept de février 1743.

Dupray curé ».

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