Alphonse-Marius Chatel, anarchiste et indestructible.

Le Rivier d’Allemont, fin XIXe, source Gallica, catalogue Club alpin français.

REVUE DE PRESSE À L’ANCIENNE
Article publié dans le Moniteur universel
1er février 1895

Alphonse-Marius Chatel, anarchiste et indestructible.

Grenoble, 31 janvier.
Un anarchiste, nommé Alphonse-Marius Chatel, âgé de vingt-cinq ans, né à Allemont, canton de Bourg-d’Oisans, ouvrier papetier à Lancey, près de Grenoble, s’était rendu hier à Sassenage chez sa belle-mère où sa jeune femme, née Collomb-Chabert âgée de dix-huit ans, qui l’avait quitté de puis deux jours, s’était retirée. Chatel supplia sa femme de reprendre la vie commune, mais celle-ci lui opposa un refus énergique. L’anarchiste tira alors à bout portant un coup de revolver sur sa femme, qui fut atteinte à la tempe gauche et blessée légèrement. Le meurtrier, croyant l’avoir tuée, se tira deux balles dans la tête, puis enjamba la fenêtre de la chambre et sauta dans la rue de la hauteur du deuxième étage. Poursuivi par quelques personnes, il alla se jeter, à peine vêtu, dans le torrent le Furon, d’où il a été retiré par la gendarmerie et transporté à l’hôpital de Grenoble. Son état n’est pas grave. Chatel a été condamné, pour discours anarchistes, au mois de mai 1891, à vingt jours de prison, par le tribunal correctionnel de Grenoble, et, au mois d’août de la même année, à quarante-cinq jours, par la cour d’assises de l’Isère, pour distribution de placards séditieux. IL était revenu, il y a deux ans, du bataillon d’Afrique où il avait accompli son service militaire. Le revolver qui a servi à Chatel était une arme de pacotille de sept millimètres.

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