Historique sur le barrage

Le Bétonnage…
Il se déroulera sur 4 ans :
1930 : 20 000 m3, 1931 : 36 000 m3, 1932 : 94 000 m3, 1933 : 101 000 m3 et 1934 : 62 000 m3
en commençant par les blocs de rives, puis les fouilles amont et aval, et enfin le corps de l’ouvrage. Celui-ci se fait par bloc de 15 m de large, séparés par des joints de contraction, en gradins successifs. La réalisation se fait surtout d’Avril à Octobre, à raison de 500 m3/jour environ. Mais elle doit ralentir voire s’arrêter en hiver, à cause des conditions climatiques et des contrastes thermiques excessifs : la réaction chimique de prise du ciment porte le béton à 50°C…
Compte tenu des dépenses imprévues entraînées par les fouilles, le constructeur obtient de réduire un peu le dosage en ciment initialement prévu (~ – 5 kg/m3), celui-ci variant de 150 à 225 kg/ m3 selon la position dans les fondations ou dans le haut du couronnement. Durant toutes leurs phases de préparation et de pose, les bétons font l’objet d’un contrôle grâce à un laboratoire de recherche installé en amont. Celui-ci permet d’améliorer leurs qualités, liants et compacités.
Les joints de contraction entre blocs, prévus pour faire face à une contraction du béton au refroidissement, sont dotés d’une plaque de cuivre côté extérieur. Mais c’est tout le parement amont qui reçoit des enduits de protection destinés à renforcer l’étanchéïté. En cas de fuite, tout un réseau de drain à l’intérieur du massif de maçonnerie sera chargé de collecter l’eau et de mesurer les débits de fuite.
Il faut imaginer, pendant toute cette phase, le ballet aérien des blondins, des goulottes suspendues distribuant le ciment et toute l’activité de ce chantier qui comptera jusqu’à 1000 personnes .
Le barrage reçoit par la suite son appareillage hydraulique : deux conduites forcées, deux vannes de vidange, un système évacuateur de crues composé de 4 pertuis et d’un déversoir.
Le 15 avril 1935, on peut enfin commencer la mise en eau, qui se termine le 30 Octobre…

Malheureusement, dès le mois d’octobre, des suintements et des jets apparaissent en rive gauche… Durant l’hiver 1936, un phénomène plus inquiétant se fait jour : l’ouverture des joints de contraction… La Société Chambon Romanche décide alors de vidanger complètement l’ouvrage et de compléter l’étanchéïté par des injections… Le coût final dépassera alors les 100 millions de francs…
Et la mise en service aura finalement lieu en 1937, avec 5 ans de retard sur le calendrier initial.
Techniquement et industriellement, la retenue installée au Chambon est une réussite pour l’époque. Elle symbolise bien la victoire de l’Homme sur la Nature, du barrage sur le torrent, et la transformation d’une France qui se modernise.

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